De la ville des Roses, il ne reste que le nom, quelques monuments historiques délabrés et une grande nostalgie dans le cœur des amoureux de celle qu'on nommait autrefois « El Ourida ». Contrairement à un passé récent, Blida est, en effet, devenue presque semblable à une décharge publique sauvage. Des bouteilles vides jetées ça et là, des sachets en plastique multicolore et, bien sûr, beaucoup de déchets ménagers, ainsi que des gravats, font le décor de la ville. Qu'il s'agisse de petites rues ou de grandes artères, aucun coin n'est resté sain et propre. Le plus grave dans tout cela, est l'inconscience des jeunes potaches, qui en l'absence d'espaces de jeux, ne peuvent résister à la tentation de jouer au milieu d'un tas d'immondices, que les adultes ont « consciemment » jeté, dans l'espoir de se divertir ou d'y trouver un joujou ou un objet de valeur. Par passivité ou par manque de moyens, les responsables, censés trouver une solution, se retrouvent parfois désarmés devant l'incivisme des citoyens, et surtout devant les milliers de tonnes de déchets que génèrent les différents marchés formels et informels de la ville. pourtant, plusieurs actions ont été initiées afin de faire face à ce grave phénomène d'insalubrité. on citera, à ce titre, le grand projet du centre d'enfouissement technique (CET) de Soumaâ, censé régler définitivement le problème des décharges sauvages. Cependant, ce dernier est, jusqu'à nos jours, géré provisoirement par l'APC de Blida en attendant la création d'un Epic qui tarde à voir le jour. D'un autre côté, la direction de l'action sociale de Blida a décidé de relancer le dispositif « Blanche Algérie », mis en veilleuse depuis plusieurs mois. Ce programme, rappelle-t-on, a connu une première expérience qui s'est achevée sans laisser d'impact palpable durable. « Bien que nous ayons remarqué que la vraie portée de ce dispositif est méconnue par la plupart des responsables, nous relançons ce programme afin d'aider les 25 communes de la wilaya de Blida à se débarrasser de leurs points noirs. Nous voulons, cette fois-ci, que l'opération « Blanche Algérie » reprenne sur de bonnes bases, en impliquant et en responsabilisant toutes les parties concernées par ce programme, y compris les citoyens », nous dira M. Bounab, directeur de l'Action sociale de la wilaya de Blida. « Nous insistons, en premier lieu, sur l'impact visuel durable des travaux entrepris par les différents détenteurs de projets. Avec les 51 contrats que charrient les 17 projets, que nous allons lancer incessamment, nous allons non seulement donner une nouvelle image à la wilaya de Blida, mais aussi permettre à 136 jeunes, dont 17 tâcherons, d'acquérir de l'expérience dans plusieurs domaines et de passer du chômage au monde du travail », ajoutera le même responsable. Ce dernier annoncera, en ce sens, qu'une enveloppe de plus de 35 millions de dinars est consacrée à la concrétisation et à la réussite de ces projets. « Nous attendons aujourd'hui les différentes propositions des P/APC et la formulation de leurs besoins en matière de lutte contre la saleté, ainsi que la désignation de leurs différents points noirs. Une fois cette procédure achevée, nous allons pouvoir mettre en place nos 17 projets et assurer ainsi aux APC les moyens et l'accompagnement technique pour éradiquer les différents points d'insalubrité. Selon nos premières prévisions, d'ici la fin de l'année, on commencera à voir les premiers impacts positifs de cette opération sur tout le territoire de la wilaya », conclura notre interlocuteur.