Mettant à profit la célébration de la journée mondiale de l'enfant, l'office des établissements de la jeunesse (ODEJ) de Constantine a organisé, ce mercredi, à la maison des jeunes, Ahmed Saâdi, une journée d'étude sur la maltraitance des enfants. Aux commandes de cette rencontre, ayant drainé une forte assistance, Mohamed Almi, directeur de l'ODEJ. Il s'est entouré d'un panel multidisciplinaire afin, dira-t-il, que ce sujet, soit exploré sans concession et sous tous ses aspects. Pour ce faire, la parole a été donnée à des éducateurs spécialisés, psychologues, sociologues, psychiatres, un juge des mineurs, un représentant de la sûreté chargé de la protection des mineurs et à Mohamed-Cherif Zerguine, auteur d'un ouvrage de référence intitulé « Pupille de l'Etat, la peur de l'inconnu ou le récit du parcours d'un pupille à la recherche de ses racines ». Ce dernier expliquera en avant-propos que son livre est un récit autobiographique destiné à faire comprendre aux lecteurs ce que peut ressentir, au plus profond de son être, et durant toute une vie, un enfant abandonné. Egalement auteur d'un court-métrage tiré d'un chapitre de son ouvrage « Mon nom hantait mes nuits », celui-ci apportera un émouvant témoignage qui plongera l'assistance dans l'univers impitoyable des enfants abandonnés souffrant non seulement du déracinement mais aussi des sévices dont ils sont souvent victimes, comme en témoigne un bilan affiché à l'échelle nationale par les services de police compétents. Cette source dévoile que plus de 3 000 enfants ont été exposés à différentes formes de sévices durant l'année 2008, 6 592 adolescents et enfants ont fait l'objet de maltraitances diverses et 1 533 d'entre eux (dont 925 filles) ont été victimes de violences physiques. S'appuyant sur l'exploitation d'un questionnaire diffusé par la cellule d'écoute de l'ODEJ au niveau d'établissements scolaires (cycle primaire) répartis au niveau des 12 communes de la wilaya de Constantine, Assia Laaba, une sociologue affectée à cette dernière structure, dévoilera que la majorité des 821 enfants interpellés à travers ce questionnaire avouent leur ignorance quant à l'existence de violences sexuelles. C'est un sujet tabou jamais abordé, aussi bien dans la famille que dans le milieu éducatif, dira-t-elle en substance. Dans une communication intitulée « Prise en charge des enfants victimes de maltraitance », le docteur Terenti, pédopsychiatre, insistera sur l'impérieuse nécessité pour le clinicien de déceler, lors des consultations, les signes somatiques et psychologiques démontrant que le sujet présenté est victime de maltraitance. Mais, ajoute-t-il, le diagnostic de maltraitance est souvent difficile à poser quand celle-ci se déroule dans le cercle hermétique du milieu familial.