Mon cher frère, – Si je n'ai pas réagi tout de suite après avoir appris ta tragique disparition, que le Tout-Puissant me pardonne, c'est parce que je n'ai point admis ton retrait de l'équipe sachant qu'il est inadmissible que nous puissions continuer à évoluer sans notre capitaine et maître à jouer. – Si je n'ai pas réagi immédiatement après ton départ définitif, c'est parce que mon chagrin a obstrué le cri de mon cœur. – Si je n'ai pas réagi aussitôt que tu fus embarqué, c'est parce que mes larmes ont inondé mon inspiration. – Si je n'ai pas réagi comme les autres fois après les départs de tous ceux qui nous ont devancés, c'est parce que toi, c'était trop fort. Je t'ai vu mourir lors de ton opération à cœur ouvert, mais le Tout-Puissant en a décidé autrement, il t'avait accordé un sursis que nous souhaitions un peu plus long, c'est pourquoi nous étions confiants et presque rassurés que tu allais rester encore un peu plus en notre compagnie, car tu étais le plus vulnérable parmi nous à cause de ta maladie. Sinon, nous sommes tous en pole position par rapport à la providence et au destin qui sont les seuls maîtres, car l'heure pré-fixée par le Tout-Puissant ne saurait être avancée ni reculée, et elle est imminente. Nous venions à peine de panser le chagrin laissé par le départ aussi de notre ami Brik Brik ; je le cite le premier parce que c'est l'avant-dernier à être parti, mais j'ai besoin aussi de citer toute la crème, d'abord, par thérapie et ensuite pour leur mémoire. Tu vas les rencontrer là-bas où certainement la vie est préférable à celle d'ici, qui n'est qu'une piètre jouissance périssable, et nous voudrions que tu leur dises aussi combien ils nous manquent, combien nous les aimons, combien nous les avons aimés et que nous implorons le Tout-Puissant pour les accueillir dans Son Vaste Paradis. Adieu l'ami, le frère, le complice et le compagnon.