Quinze jours à peine après l'attentat de Timezrit, commune située dans les monts de Sidi Ali Bounab, où 8 policiers et 2 superviseurs de l'examen du BEM ont trouvé la mort, les groupes terroristes ont frappé très fort à Mansouriah, à quelques dizaines de kilomètres de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Une attaque considérée comme étant la plus meurtrière de la région depuis plusieurs années. Elle survient au moment où les troupes de l'ANP continuent à porter de sérieux coups aux groupes terroristes disséminés dans plusieurs wilayas du centre et de l'est du pays. Si le nombre des assaillants qui ont perpétré ces deux attaques demeure inconnu – même si certaines sources estiment qu'il oscille entre 30 et 40 –, un fait reste à soulever dans la tactique adoptée lors des deux embuscades : à Timezrit comme à Bordj Bou Arréridj, les terroristes ont choisi un endroit boisé, près d'un virage, sur une route sinueuse. Tout porte à croire que ces groupes, bien armés et qui ont choisi de s'attaquer chacun à une partie du convoi soit en faisant exploser un engin enfoui sous terre, soit, comme cela a été le cas à Bordj Bou Arréridj, en usant de lance-roquette de type RPG, semblent avoir bien étudié l'itinéraire du cortège de gendarmerie avant de décider de lancer l'attaque. L'assaut a ensuite été donné à l'aide de fusils automatiques. A quelques détails près, cette tactique rappelle celle suivie lors du massacre perpétré par les groupes terroristes affiliés au groupe d'Al Qaïda au Maghreb islamique le 12 février dernier à Tébessa, suite à un double attentat à l'explosif qui a eu pour théâtre la région d'El Ma Labiod, plus précisément la localité de Gabel Boudjelal, ayant fait 7 morts dont 2 gendarmes, un pompier, 3 civils et un bébé de quelques mois. Une attaque survenue dix jours seulement avant que les groupes, qui se sont repliés vers la région de Jijel après les violentes attaques des troupes de l'armée dans la région de la Kabylie, ont décidé de mener contre une base vie de Sonelgaz, au lieudit Tizrarane, à l'est de Ziama Mansouriah, dans la wilaya de Jijel, et qui s'est soldée par la mort de 9 agents de sécurité de l'entreprise SPAS et causé des blessures à 4 autres. Là aussi, les terroristes se sont attaqués à leurs victimes avec un hebheb (mortier traditionnel) avant que l'assaut général ait été donné. La lutte sans merci menée contre les hordes sanguinaires a permis d'éliminer 120 terroristes, dont d'importants émirs en l'espace de sept mois (de septembre 2008 à mars 2009), selon les révélations de Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Celui-ci précisera que 22 repentis se sont rendus aux services de sécurité et que 322 terroristes, dont beaucoup n'étaient pas armés mais directement impliqués dans des attentats, ont été arrêtés, en plus d'environ 150 armes saisies. Malgré les résultats obtenus par les services de sécurité sur le terrain, des cellules dormantes de l'ex-GSPC parviennent encore à recruter parmi les jeunes. En mai dernier, le terrorisme a encore fait des siennes à Médéa, où 5 gendarmes ont été tués lors d'une attaque contre un convoi. Ceci avant qu'un autre groupe ne parvienne, dans la nuit du 25 au 26 mai, à tendre une embuscade à un convoi militaire, dans la région de Djebel Lahmar Khadou, située à 100 km au nord-est de Biskra. Bilan : 8 militaires tués et 19 autres blessés.