Ces points noirs qui défigurent le cadre de vie représentent aussi un péril pour les eaux superficielles et souterraines. Ils sont localisés, dans leur majorité, au bord des oueds, ce qui accentue le risque de pollution. La wilaya de Blida, qui affiche l'une des plus grandes densités de population du pays, génère quotidiennement plus de 1280 tonnes de déchets urbains domestiques (déchets ménagers et assimilés) et un important volume d'eaux usées qu'il faut traiter et orienter vers le secteur de l'agriculture, entre autres. Interrogé à propos du centre d'enfouissement technique (CET) de Soumaâ qui semble constituer un danger pour les eaux de la nappe phréatique de la région, l'intervenant nous fait savoir que les rejets de lixiviat (liquide polluant, qui se dégage après tassement des déchets fermentescibles), qui posaient problème au niveau des vergers agrumicoles, situés en aval du CET, ont été provisoirement bloqués, en attendant de trouver une solution sûre et plus durable. Il ajoute, dans le même contexte, que le CET qui devrait être géré comme une entreprise ayant le statut d'Epic continue à fonctionner en-deçà des normes admises, sous l'égide de l'APC de Blida. Toutefois, il n'y a jamais eu d'analyses pour confirmer ou infirmer la thèse de la pollution de la nappe, apprend-on auprès de M. Bouameur. «Les bassins de décantation du CET en question sont surexploités, ce qui présuppose un lixiviat chargé en sortie. L'ouvrage en question, d'une capacité de 400t/j, reçoit quotidiennement quelque 1200 tonnes de déchets provenant des 15 communes de Blida au lieu des 9 qui étaient arrêtées au départ, conformément à ses capacités de traitement et de stockage», nous affirmera-t-il. D'après lui, la gestion des déchets ne devra plus relever de solutions approximatives et conjoncturelles, il faut des plans cadastraux à même de résorber, dans le cadre d'une vision multisectorielle, la problématique de la gestion des déchets sous toutes ses formes. «Des études de schémas directeurs communaux de gestion des déchets solides et liquides ont été déjà finalisées et approuvées pour l'ensemble des communes de la wilaya. Les données de base recueillies seront exploitées avec profit dans le cadre d'un programme spécial de gestion des déchets ménagers et assimilés», indiquera-t-il. Ces outils vont servir de base pour engager des travaux d'étude de réalisation de trois CET, d'une décharge contrôlée, d'une décharge pour les déchets inertes, ainsi que l'éradication de 20 décharges sauvages d'ici à 2014 et l'étude de faisabilité de la réalisation d'un incinérateur central des déchets de soin. Ce denier volet sera ouvert aux soumissionnaires privés qui auront à satisfaire les clauses d'un cahier des charges. Le lancement et la réception de l'ensemble des projets énumérés seront inscrits au titre du programme quinquennal 2010-2014. Dans le contexte des projections à long terme, le directeur de l'environnement a tenu vivement à préciser que la commune de Blida a été retenue comme ville-pilote, pour servir de plateforme de réflexion première pour sa réhabilitation sur tous les volets (AEP, architecture, voirie, assainissement, sites archéologiques…). A signaler que ce projet s'inscrit dans le cadre d'un ambitieux programme de coopération entre le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme pour la partie algérienne et le secrétariat d'Etat à la ville du côté français. Prévention des risques majeurs De même, M. Bouameur annoncera qu'il sera conçu pour la wilaya de Blida un projet-pilote de prévention des risques majeurs qui permettra d'établir une cartographie précise des risques potentiels inscrits dans cet espace de la Mitidja, comme la sismicité, les zones inondables, les zones d'effondrement… Un programme de surveillance de la qualité de l'environnement y sera également élaboré. La gestion des espaces verts n'est pas en reste puisque, selon le même responsable. Il est prévu l'élaboration d'un schéma directeur de la gestion de ces espaces, alors que quatre espaces de verdure seront réalisés dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Le directeur de l'environnement a appelé, par ailleurs, les citoyens à opter pour des modèles de consommation plus économes des ressources naturelles. Dans ce sens, 100 kits solaires, pour promouvoir le recours aux énergies renouvelables, seront proposés dans diverses zones du territoire de la wilaya. Les zones de montagnes qui présentent un potentiel important de vents dominants, telles que Chréa, Souhane et Djebabra seront proposées pour accueillir des dispositifs de production de l'électricité à partir de l'énergie éolienne. Des actions plus globales seront étudiées dans le cadre de la mise en œuvre du schéma national et régional d'aménagement du territoire (le SNAT et le SRAT) ainsi que le schéma directeur de l'aménagement de l'aire métropolitaine (le SDAM). Aussi, plusieurs projets et actions de grande envergure devront être menés dans le cadre de ces plans d'aménagement du territoire. Il s'agit, entre autres, du rééquilibrage de l'armature urbaine de la Mitidja (la politique des villes nouvelles, comme celle de Bouinane), l'étude du cadastre national des zones humides dans sa phase trois, qui permettra la caractérisation environnementale de l'oued Mazafran et de ses affluents au niveau des gorges de la chiffra, la modernisation des stations de traitement des rejets liquides et autres.