Le colloque des jeunes chercheurs, organisé par l'école doctorale des langues de spécialités (Edolas), a été ouvert hier au CRIDSSH avec, au programme de la matinée, une présentation de l'école par son directeur, M. El Korso, suivie de deux communications données, respectivement, par M. Meliani qui a intervenu sur les nouvelles approches de la recherche, et Mme Ouhibi sur la « recherche, méthodologies et corpus ». 57 futurs doctorants d'Oran et de la région Ouest (Sidi Bel Abbes, Mascara) participent à cette rencontre déterminante pour l'avenir de leur cursus. En effet, l'Edolas étant inaugurée en début de saison universitaire, les candidats retenus ont suivi une formation théorique qui les prédispose aujourd'hui à entamer un projet de recherche dans le cadre du magister avant de poursuivre, directement après, les trois années nécessaires pour l'obtention du diplôme de doctorat. « Contrairement au système LMD où le master n'ouvre pas droit à un poste d'enseignement, chez nous, les étudiants qui auront réussi la première étape qu'est le magister peuvent déjà être recrutés tout en poursuivant leur cursus mais l'enseignement n'est pas le seul débouché », explique M. Korso qui met l'accent également sur l'aspect utilitaire de l'enseignement des langues de spécialités pour répondre aux besoins de divers secteurs d'activité, notamment économiques, sans pour autant omettre de signaler que ce sont là les exigences de la mondialisation. Les étudiants auront néanmoins à préparer durant cet été leur projet de recherche, d'où l'intérêt du débat autour de la méthodologie. La relation entreprise/université a été développée par M. Meliani mais son souci, hormis les questions théoriques sur lesquelles il devait intervenir, concerne la nécessité de révision des méthodologies d'enseignement en préconisant, pour la recherche, une approche multidisciplinaire et pluri méthodologique. « Restez à l'écoute de ce qui se passe à l'étranger mais soyez inventifs et évitez le mimétisme primaire », suggère-t-il en outre en rappelant l'importance des sciences humaines et sociales en général et de l'enseignement des langues en particulier dans le développement de l'Algérie, un pays qui, déplore-t-il, devient de plus en plus monolingue. « Au niveau magister, l'étudiant acquiert le savoir mais, au niveau doctoral, il est question d'érudition et le passage se fait à travers un ensemble de questionnements », explique Mme Ouhibi qui insiste, par ailleurs, sur l'originalité et la nécessité de nouveaux apports dans la recherche. Au sujet de la langue, elle cite particulièrement le Clezio, dernier prix Nobel de littérature et son rapport avec « le pouvoir des mots ». Quant à l'originalité, elle donne l'exemple du thème de la parodie et du pastiche qui peut être exploité dans le roman « Le privilège du phénix » de Mohamed Mouleshoul (effacé au détriment de Yasmina Khadra) dans lequel on décèle une parodie du western.