« Ya Nahnah kounek hani. Rana bayâana Soltani » (Nahnah soit tranquille, à Soltani nous avons fait allégeance). Ce slogan répété en chœur par les cadres du MSP, qui ont assisté aux travaux du 1er colloque régional sur Mahfoud Nahnah (la pensée et la méthode), sonne comme une réponse à Abdelmadjid Menasra qui s'est déjà exprimé, également à Oran, pour accuser son ancien parti de s'être écarté des valeurs prônées par le fondateur de la mouvance islamiste dite modérée. L'organisation même d'un tel colloque est en soi une réponse aux propos tenus par l'ancien n°2 du MSP qui a préféré fonder un autre parti en s'arrimant lui aussi aux idées de Mahfoud Nahnah. Néanmoins, dans son discours de clôture, Bouguerra Soltani a osé un certain mea-culpa en avouant que certains cadres de sa formation se sont écartés de la voie tracée en faisant l'amalgame entre les buts à atteindre et les moyens d'y parvenir. « Certains frères et sœurs ont considéré qu'avoir un siège dans une assemblée, ou avoir un poste au sein du gouvernement, etc., est une fin en soi, alors que cela devait être juste un moyen de réaliser un but plus noble (c'est-à-dire l'instauration d'une théocratie modérée qui conjugue l'Islam avec la démocratie et le nationalisme) », a expliqué M. Soltani, qui estime que ces comportements ont eu pour conséquence l'inversion de la pyramide des valeurs et qu'« au lieu de consacrer les moyens pour atteindre l'idéal, on a exploité cet idéal pour réaliser des buts ». Le maintien de M. Soltani à la tête du mouvement a figuré dans les recommandations de ce colloque pour mieux appuyer la dimension politique de la rencontre qui a également débordé sur le soutien à la politique de réconciliation nationale et à l'idée d'amnistie générale. Au sujet de ce dernier point, s'exprimant lors d'un point de presse, M. Soltani a évoqué la notion « amnistie conditionnelle » passant par un référendum national, par la nécessité de déposer les armes et, enfin, par la caution des victimes en acceptant de pardonner. Quant aux militants du parti tentés par la dissidence, l'actuel porte-parole a affirmé que des statistiques plus détaillées seront données lors du prochain madjliss echoura prévu les 1er, 2 et 3 juillet. La commission de discipline, a-t-il noté également, sera ferme avec ceux qui se sont exprimés au nom de la fonction qu'ils occupent.