Malade depuis le début des élections locales, il vient de subir une seconde opération. Le chargé de la communication du mouvement El-Islah a confirmé à L'Expression la visite qu'a effectuée Abdallah Djaballah à Mahfoud Nahnah. Il s'agit de la première rencontre entre deux responsables de deux partis islamistes rivaux. La maladie de Nahnah est à l'origine de ce rapprochement. Selon le responsable d'El-Islah, «cheikh Nahnah se trouve dans un état critique, lors de notre rencontre à la Omra, il a montré des signes évidents d'épuisement, nous lui souhaitons un prompt rétablissement». Bouguerra Soltani a déclaré hier à El Khabar que «cheikh Mahfoud Nahnah n'est pas dans l'incapacité d'exercer une activité politique et de prendre en charge ses fonctions en tant que premier responsable du mouvement». Il indique qu'il a eu un malaise et a subi une opération et est à présent en convalescence sur le sol national. Comme il relève qu'il garde le contact avec les militants et sympathisants dans les différentes wilayas. Selon une source proche du parti, Nahnah a subi une opération en Jordanie, sans indiquer laquelle. Certaines sources parlent de la prostate. Cette opération est la seconde effectuée en quelques mois. Lors d'une rencontre avec L'Expression, la veille des élections locales, Nahnah était affaibli par la maladie. Il avait reconnu la détérioration de sa santé par une parabole en disant que les hommes, les choses et les institutions tombent malades. Il venait de subir une première opération. A quelques mois du congrès du MSP, la maladie de Mahfoud Nahnah vient sonner le glas d'une époque. La succession semble ouverte. Les observateurs estiment que l'ancien ministre du Travail et de la Protection sociale, Bouguerra Soltani, semble être le mieux placé pour lui succéder. Il était un da'ia connu dans les milieux islamistes avant de rejoindre Hamas en 1991. Il a, depuis, changé de look et appris beaucoup en fréquentant les commis de l'Etat. Mais cette éventualité n'élimine pas de fait les jeunes loups qui ont émergé durant les dernières années dans les institutions parlementaires tels Abderezak Mokri, Ahmed Dane ou Abdelmadjid Menasra. Ces derniers sont supposés être des proches de Nahnah. L'empêchement de Nahnah à participer à l'élection présidentielle de 1999 milite aussi pour l'élection d'un leader du parti moins vieux. En effet tous les arguments plaident en faveur de Soltani. Mais rien n'est acquis en politique tant que l'aura de Nahnah reste intacte dans la galaxie du MSP et d'El-Irchad. La maladie de Nahnah introduit une nouvelle donne dans la prochaine compétition électorale. Rappelons qu'il avait talonné Zeroual en 1996. Il avait été éliminé en 1999 à cause de la fameuse attestation de participation à la Révolution de Novembre 1954. Le choix d'un autre candidat sans charisme facilite la tâche de Djaballah qui est pressenti au second tour de la prochaine présidentielle.