œil pour œil, dent pour dent. Absence très remarquée à l'ouverture, hier, du 6e Colloque international sur Mahfoud Nahnah, organisé par le MSP, du clan de Abdelmadjid Menasra que justifie le président du parti, Abou Djerra Soltani, par la réciprocité. Soltani a, en effet, déclaré en marge de la manifestation, que Menasra et ses compagnons n'ont pas été invités parce qu'ils ont fait de même avec les cadres du parti quand ils ont organisé une rencontre similaire. “Ils ne nous ont pas invités, nous ne les avons pas invités”, a-t-il dit. Concernant la crise du parti, Soltani a déclaré avoir demandé mardi dernier un face-à-face avec le chef de file des dissidents et qu'il n'a pas reçu de réponse. “Nous voulons discuter directement, sans intermédiaire”, a-t-il ajouté. Un député influant du parti a, de son côté, reproché à Menasra de vouloir déstabiliser le parti. “S'il a comme il dit 15 000 militants, qu'il crée son parti au lieu de continuer à vouloir torpiller le MSP ?”, dit-il. Mais l'on ne s'attardera pas sur ce cas pour se focaliser sur la réussite de la rencontre à laquelle étaient conviés des cadres du RND, les ministres MSP, des personnalités nationales, des ambassadeurs, des prédicateurs appartenant à la mouvance des frères musulmans et un représentant du Hamas palestinien. Une rétrospective du parcours de Mahfoud Nahnah a été présentée. Moment de forte émotion dans l'assistance. Lorsque Soltani monte sur la tribune, il est ovationné. Attitude perçue comme une démonstration de soutien au chef. Nécessaire dans cette guerre autour de l'héritage du Cheikh que Soltani a considéré comme un patrimoine national qui devrait être enseigné. Il commencera son discours d'ouverture en tirant sur la mondialisation qui veut remplacer les frontières, les cultures et convictions par la culture de la consommation. Il évoquera, par ailleurs, la citoyenneté, thème du colloque, en citant trois exemples caractéristiques en Algérie induits par ce phénomène. Il y a, pour Soltani, ce citoyen d'ailleurs, celui qui a choisi une autre patrie. Il y a le citoyen au-dessus de tous, qui jouit d'une sorte d'impunité, qui a des réseaux internationaux, des comptes en banque, dont l'activité n'est pas mentionnée sur son passeport. Il y a enfin, selon lui, le citoyen qui appartient géographiquement au pays, mais politiquement coupé du pays. Il ne se présente pas aux élections, ne vote pas, ne s'intéresse pas aux résultats, sans position ni but. La majorité silencieuse n'est ni avec le pouvoir ni avec l'opposition et représente un obstacle pour la classe politique. Il a proposé d'analyser cette problématique pour la corriger. La citoyenneté, a-t-il clamé, c'est plus qu'une appartenance géographique, c'est la foi, les croyances, l'appartenance à une civilisation… Le contraire de ce qui est proposé en filigrane par la mondialisation qui tend à vider les nations de leurs élites et compétences. Il donnera comme preuve les problèmes du pays : la jeunesse, les mosquées, les médias, le gaspillage, les sans-abri, la drogue, les harragas… S'agissant des droits politiques de la femme, Soltani récusera le système du pourcentage estimant que c'est le militantisme, la capacité et la compétence qui détermineront sa place dans les instances élues. Il a, toutefois, précisé que le taux ne doit pas être inférieur à 25%. Il a, par ailleurs, déclaré soutenir la révision de la loi électorale, le nouveau découpage administratif, les codes communal et de wilaya et l'éventuelle révision de la Constitution. Il s'agit, pour lui, de “lutter contre tous les monopoles”. Il s'agit, enfin, a-t-il suggéré, qu'après la réconciliation nationale, on instaure un code d'honneur pour la défense de la nation et la sanction des fraudeurs. Après la réussite de l'ouverture, le MSP version Soltani entend faire une autre démonstration de force par le meeting aujourd'hui au stade du 20-Août. Meeting qui se veut un message à l'adresse des dissidents.