Les portes des classes ne se ferment pas. Les vitres des fenêtres sont cassées et l'eau ne coule plus dans les robinets. Il n'y a pas de chauffage et parfois on est privé même de l'électricité. Nous ne pouvons plus travailler dans de telles conditions. C'est insupportable», disent-ils. «On nous a promis l'ouverture du nouveau lycée cette année, mais le projet n'est pas encore sorti du sol», s'indigne un enseignant qui s'interroge sur le «sort des aides affectées à cette localité pour sa reconstruction après le séisme». «L'année passée le lycée a fonctionné avec 6 classes roulantes. Car nous avions 22 salles pour 28 divisions pédagogiques. Cette année nous avons 9 classes roulantes», ajoutent-ils. Ils dénoncent également l'ouverture d'une annexe pour une dizaine de classes, construite en préfabriqué au niveau de l'école de Frichco, «un endroit isolé situé à trois kilomètres du chef-lieu de la commune». «Personne ne peut aller enseigner dans cette annexe, et même les parents d'élèves refusent d'y envoyer leur enfants», indique une enseignante. «Déjà l'année passée les lycéens débutaient leurs cours à 9h et terminaient à 15h à cause du manque de transport. Ce sera plus difficile cette année avec des cours jusqu'à 17h. Cette annexe n'est pas dotée de laboratoires, ni de cantine», explique-t-elle. Hier aucun responsable de la wilaya n'a daigné recevoir ces enseignants. Par ailleurs le Cnapest de Boumerdès relève que «la rentrée scolaire dans la wilaya est catastrophique». «Elle est caractérisée par un manque d'infrastructures, d'encadreurs et d'enseignants dans certaines matières, telles que l'informatique et les mathématiques. Pour camoufler le déficit en infrastructures, les responsables créent des annexes. Cette année on n'a réalisé aucun lycée. Celui de Bordj Menaïel a été construit à la place du lycée Saïd Kentour, qui s'est effondré suite au séisme de 2003, et que celui de Figuier n'est pas encore achevé», note le chargé de communication dudit syndicat, M. Ben Amara Moussa. Il cite les communes de Timezrit, Cap Djinet, Si Mustapha qui ne disposent pas de lycées. Le Cnapest réclame la participation des enseigants dans l'établissement des cartes scolaires et refuse «le jumelage de classes de différentes spécialités en une seule division pour les soumettre au service d'un seul enseignant au lieu de procéder à des recrutements. Un procédé anti-pédagogique et à la limite du légal».