Comme il fallait s'y attendre, des centaines d'élèves du cycle secondaire n'ont pas rejoint les classes dimanche dans la wilaya de Boumerdès en raison des insuffisances signalées dans leurs établissements. C'est le cas de ceux qui sont scolarisés au lycée Tala Maâli de Zemmouri qui ont observé une grève pour la troisième journée consécutive à cause de «l'état déplorable» dans lequel se trouve leur établissement, construit en préfabriqué. «Les classes sont dans un état lamentable et ruissellent d'eau à la moindre averse», déplore un enseignant. «Cette année, on a 21 classes dont la plupart sont très dégradées, alors que l'année dernière l'établissement avait fonctionné avec 18 uniquement», précise-t-il, avant de se plaindre des coupures répétées du courant électrique et du manque d'eau potable. Notre interlocuteur affirme qu'une commission ministérielle s'est déplacée, hier, sur les lieux pour établir un rapport de la situation, ajoutant que la directrice de l'éducation leur a promis de réaliser un bloc pédagogique de seize classes d'ici janvier prochain. Mais les grévistes sont intransigeants et exigent des solutions urgentes pour pouvoir suivre leurs cours dans de bonnes conditions. Il est utile de rappeler que la wilaya de Boumerdès compte 62 établissements en préfabriqué, dont 54 écoles primaires et 7 CEM ainsi que 117 salles dans le cycle secondaire. L'état de ces structures, qui se détériorent de jour en jour, n'incite guère les élèves à exceller dans leurs études. Ces problèmes d'insalubrité sont signalés dans de nombreuses autres écoles de la wilaya. A Ouled Moussa, des lycéens ont enclenché une grève avant-hier pour réclamer l'aménagement des classes et des sanitaires. A Bordj Menaïel, les élèves scolarisés au lycée Saïd Kentour menacent de boycotter les cours et demandent la reconstruction des salles classées dans la catégorie «rouge 5» après le séisme de 2003. La tension monte crescendo parmi les enseignants aussi, qui se disent durement pénalisés par le manque de places pédagogiques. Un problème accentué par les retards enregistrés dans la réalisation de cinq lycées devant être ouverts avant la rentrée scolaire dans les communes de Cap Djinet, Dellys, Si Mustapha, Afir et Timezrit. Un enseignant affilié au Cnapest affirme que la plupart des établissements du secondaire fonctionnent avec des classes roulantes.