Les 13 lycées et 21 CEM annoncés depuis de nombreuses années ne sont toujours pas lancés. La reconstruction des établissements touchés par le séisme de 2003 tarde à être engagée. Dans la wilaya de Boumerdès, les conditions de scolarisation sont pénibles et chaque année laisse son lot de problèmes pour celle qui suit. Le manque de cantines, de chauffage, de transport scolaire et la surcharge des classes dans certaines communes sont autant de maux qui rongent le secteur. Les années passent, mais point de changement, aucune amélioration. Les projets annoncés se font attendre. Une attente durement ressentie, notamment par les élèves habitant les zones rurales. Les 13 lycées et 21 CEM annoncés en grande pompe, il y a des années, ne sont toujours pas construits. Cette année, on n'a réceptionné que six nouveaux établissements dont 2 groupes scolaires, 2 CEM (à Afir et Boumerdès) et 2 lycées (Bordj Menaïel et Figuier). Leur ouverture s'est faite très en retard et avant que les travaux ne soient totalement achevés. Dans les deux lycées, les travaux de réalisation des cantines et des logements de fonction sont toujours en cours. A Boumerdès, les parents, les enseignants et les élèves sont d'avis que « ce secteur est géré de manière chaotique ». On dénonce « l'indifférence et le laxisme des responsables ». « Sinon comment expliquer le fait que dans la wilaya de Sétif, pas moins de 19 lycées et plusieurs CEM ont été réceptionnés durant l'année écoulée alors qu'à Boumerdès on met parfois trois ans pour valider un choix de terrain et huit ans pour réaliser deux classes (extension du CEM de Bouassem à Naciria par exemple) ? », s'interroge un professeur. Aujourd'hui, des centaines de lycéens des communes de Cap Djinet, Timezrit, Afir et Tidjelabine pour ne citer que celles-ci, sont contraints de faire un parcours de combattant, journellement, pour rejoindre leurs établissements, situés en dehors de leurs communes de résidence. Et pour cause, les lycées qui leur sont destinés, ne sont pas encore réalisés. Ce que les responsables justifient par « l'indisponibilité du foncier ». À Cap Djinet, on a mis plus de trois ans pour faire le choix du terrain devant recevoir le projet. Un choix qui a fini par être contesté par les parents d'élèves qui trouvent l'endroit « isolé et inconvenable ». Alors que le foncier fait l'objet de convoitises des plus folles et reste à l'origine d'inextricables conflits entre élus, dans plusieurs communes de la wilaya. À Timezrit, le choix fait par l'assemblée sortante a été remis en cause par les responsables actuels qui peinent à trouver une autre assiette devant abriter ce projet tant espéré. En attendant, les lycéens font un trajet de 50 km matin et soir pour se rendre à Bordj Menaïel où ils sont scolarisés. Le même problème a été enregistré à Thenia où l'on hésite encore à lancer les travaux de construction d'un CEM, « à cause de l'exiguïté du terrain ». À Béni Amrane, après un bras de fer qui a duré deux ans, les autorités de wilaya ont décidé d'implanter le projet au chef-lieu, qui est déjà doté de deux lycées. Ce qui a mécontenté les quelque 10 000 habitants de la région de Souiga qui voulaient voir le lycée construit au niveau de leur village. Le chef-lieu ne dispose, pour le moment, que d'un seul CEM alors que la réglementation prévoit un lycée pour deux CEM. Les villageois parlent de « privation et le déni de justice de la part de responsables qui ont tout fait pour que le lycée ne soit pas construit à Souiga, une région qui englobe une dizaine de villages dont certains relèvent des communes voisines de Tidjelabine, Ammal et Keddara ». Le projet est en tout cas encore aux fondations et les habitants de Souiga ne perdent pas espoir pour l' « arracher ».