Annexe hospitalière, centre médical, polyclinique, salle de soins, sont les noms que portent les institutions médicales implantées ici et là à travers les différentes municipalités et daïras de la région nord de la wilaya. Et si les noms varient et divergent, les prestations fournies dans ces lieux demeurent en deçà des attentes. Avec des salles dépourvues de moyens, qui ouvrent à 10h pour fermer à 14h, un matériel vétuste et déglingué digne de la sombre nuit coloniale et un personnel dépassé, qui plus est faisant cruellement défaut, ces institutions médicales ne répondent nullement aux exigences et attentes des habitants de la région. «Salles d'injections», ainsi ironisent quelques citoyens comme pour caricaturer les médiocres prestations de ces soi-disant salles de soins, qui ne servent que pour les injections, selon l'avis de nombreux habitants. Un citoyen, père de deux filles, compare ces salles à un bureau, car «à chaque fois que je m'y rends, on me donne une lettre à transmettre à l'hôpital de Bougaâ ou Sétif, seuls capables de prendre en charge tous les maux», dit-il. Dans ces espaces, en plus du manque criard de moyens et matériels médicaux, quelques pratiques bureaucratiques de certains médecins et infirmiers provoquent le ras-le-bol des citoyens, qui pointent du doigt le snobisme et la hogra dont ils se disent victimes. «J'ai transporté mon père dans un état très critique, le médecin alternant a refusé de faire la consultation sous prétexte qu'il était (le médecin) fatigué, j'ai demandé une ambulance pour le transporter à l'hôpital de Bougaâ, on m'a répondu que la seule ambulance dont dispose l'annexe était déjà partie, j'ai dû l'emmener dans mon propre véhicule, et faute de pompe à oxygène, mon père a rendu l'âme en chemin», déclare-t-il, visiblement encore affecté. Plus grave encore, un homme, la trentaine, nous a confié qu'un médecin l'a tabassé pour la simple raison qu'il lui a demandé de faire son travail convenablement. De ce fait, la direction de la santé et le ministère concerné sont appelés à intervenir en urgence pour faire face non seulement au manque de moyens mais également de prestations, l'autre talon d'Achille de ce secteur de la wilaya, ayant pourtant bénéficié d'enveloppes conséquentes pour booster la couverture sanitaire des zones enclavées et déshéritées.