La couverture sanitaire fait énormément défaut à Boukhelifa. Preuve en est qu'aucun des centres de santé dits de proximité n'est doté des équipements susceptibles de répondre aux besoins de la population en matière de soins médicaux. Même si certains établissements sanitaires existent, les prestations qu'ils sont supposés offrir y font défaut d'une manière apparente. L'inexistence, non moins patente, de médecins permanents a dépourvu ces établissements sanitaires de leur vocation. Ni médecin généraliste, ni dentiste, encore moins des Urgences. Ainsi, les centres de santé sont réduits à de simples salles de soins où l'infirmier peut assurer juste l'application de pansements et des injections. « Il n'y a ni dentiste ni médecin. En cas d'urgence, le malade devra aller jusqu'à Aokas ou l'hôpital de la ville de Béjaïa », affirme un citoyen. Au centre de santé Taguemount, un village attenant au chef-lieu communal, les habitants ont droit seulement à une seule consultation par semaine. « Le médecin généraliste y vient une fois par semaine. Il travaille juste la matinée pour repartir à la polyclinique de Tichy où il exerce à titre permanent », témoigne un villageois de Taguemount. C'est le cas aussi à Ifoughalen où les visites médicales n'ont lieu qu'une fois par semaine. Compte tenu de l'éloignement et du relief accidenté, les habitants de la zone rurale de cette commune éprouvent de véritables difficultés en matière de soins. Un seul infirmier est affecté pour assurer des soins (pansements et injections), apprend-on, dans deux centres de soins, à savoir El Maghra et Djebira. La défaillance en matière de prise en charge médicale se traduit également par le manque de moyens matériels. Quoique l'APC dispose d'une ambulance, cela n'a pas pour autant contribuer à améliorer la situation. « où est l'ambulance offerte par le ministre de la Solidarité ? », s'est interrogé un autre citoyen.Aux dires des habitants, il existe deux ou trois centres de santé qui, à défaut d'infirmiers, ont dû fermer. Dans ce registre, il faut rappeler le triste sort, comme déjà rapporté dans ces mêmes colonnes, auquel est livré le centre de santé avec maternité rurale (CSMR) de Laâch Ighiouer, construit en 1980, mais qui n'a jamais ouvert ses portes. Par ailleurs, les habitants de Taguemount ont applaudi l'initiative de l'ouverture, il y a une semaine, d'une pharmacie. « Auparavant, nous étions obligés de se rendre jusqu'à Tichy ou Béjaïa-ville pour s'acheter des médicaments », nous dit un vieux qui se dit satisfait de l'ouverture de cette première pharmacie à Boukhelifa.