Paradoxalement, dans une ville où la température grimpe en été jusqu'à 45 degrés, il n'existe ni parc de loisirs digne de ce nom ni forêt récréative. Les familles restent souvent cloîtrées dans leurs logements en préfabriqué et dans les immeubles ne disposant ni d'espaces verts ni de lieux adaptés pour les sorties nocturnes. Les quelques jardins publics existants sont devenus carrément infréquentables car ils ont été transformés en lieux de rencontres par excellence des malfaiteurs. Même les hommes n'osent pas s'y aventurer de peur d'être agressés ou dépouillés de leur argent et de leurs objets de valeur. Pourtant, un effort financier particulier a été consenti pour la réhabilitation et le réaménagement de ces espaces, dont le plus important et le plus ancien est sans conteste le jardin public du centre de Chlef, sur l'esplanade de la Solidarité. Ce dernier, en raison de l'absence d'un poste de surveillance, est régulièrement boudé par les habitants, il est désespérément vide et ne peut accueillir les familles dans ces conditions. Devant ce vide criard, des investisseurs locaux ont proposé de construire des parcs d'attraction ou d'aménager la forêt abandonnée de Haï Nasr en parc récréatif. Malheureusement, tous les responsables qui se sont succédé à la tête de la wilaya ont opposé un niet catégorique. Les loisirs ne semblent pas au centre de leurs préoccupations, puisque la forêt en question a été carrément transférée au secteur de l'urbanisme et de la construction pour des projets administratifs. Ainsi, pas moins de huit hectares de pin d'Alep ont été massacrés par les engins et transformés en chantier, au su et au vu de tout le monde Le risque de voir l'urbanisation s'étendre au reste du périmètre forestier n'est pas pour autant écarté, dans la mesure où rien n'a été fait pour protéger ce dernier, malgré les engagements du nouveau Wali.