C'est une destination privilégiée de dizaines de visiteurs et un excellent lieu de distraction pour les familles qui, aujourd'hui, demandent que des mesures soient prises afin que ces animaux soient mieux traités. Le terme de « zoo », ne peut être accolé au jardin des loisirs des Ziban de la ville de Biskra, et cela en dépit de tous les efforts fournis par les pouvoirs publics et ceux de l'exploitant privé qui le gère en soumission, pour en faire un parc animalier digne de ce nom. Les quelques espèces animales, ne payant pas de mine, qui ornementent ce jardin situé en pleine ville, sont « dans un état pitoyable et indigne de notre temps », signalent des citoyens. Profondément consternés par le traitement réservé aux animaux exposés dans ce jardin, destination privilégiée de dizaines de visiteurs et excellent lieu de repos et de distraction pour les familles de Biskra qui ne se privent pas, chaque après-midi, d'y mener leurs enfants, des habitants demandent que des mesures soient prises afin que ces animaux soient mieux traités. Ouvert tous les jours de 10h à 19h, cet espace offre aux visiteurs une galerie animalière qui fait la joie des plus petits mais révulse les adultes les plus conscients. En effet, quoi de plus triste et de plus désolant que de voir ces scènes dont les acteurs, forcés et contraints, sont des animaux sans défense, visiblement mal nourris et cloîtrés dans des aires inadaptées à leurs besoins et à leur nature. On peut y voir un pauvre singe magot, sans doute capturé dans les gorges de Kherrata ou dans les montagnes de Jijel où ses congénères prolifèrent en liberté. Il a le ventre gonflé par les quantités de cacahuètes que lui lancent, en croyant bien faire, les enfants. « Il ne passera pas l'été », se désole-t-on. Attaché au moyen d'une chaîne, laquelle souvent s'enroule autour de lui jusqu'à presque l'étouffer, il a les gestes d'une créature amorphe et malade. Il y a aussi une couple de flamants roses, ramenés des chotts et que l'on nourrit avec des kilos de pain sec et rance alors que ces volatiles sont essentiellement insectivores et ont besoin d'un marécage ou du moins d'une mare d'eau où dénicher leur nourriture et laver leur plumage. On découvre aussi des rapaces, dont un épervier, qui n'ont plus rien de majestueux, des canards barbotant dans une petite mare d'eau saumâtre, des oies rachitiques, se déplaçant difficilement, un chacal, appelé faussement « Dhib » (loup), aux yeux ternes, les poils ébouriffés, apeuré et tenant difficilement sur ses pattes chétives. Signalons également quelques autruches ne pouvant s'adonner aux courses effrénées dont elles raffolent, faute d'espace. Plus loin, font pitié un sanglier commun du Maghreb, ni farouche ni grognant comme sa nature devrait le lui dicter, un chamelon, les yeux éperdus à la recherche d'une once de compassion et un vieux bélier à quatre cornes, attendant le trépas, sous un soleil de plomb. Voilà les éléments de ce bestiaire sans grand intérêt offert aux regards des visiteurs, qui ne manquent pas de dénoncer cette pénible situation. « Si le niveau de civilisation d'une communauté se reconnaît à la façon dont sont traités ses animaux, nous ne volons pas très haut », dira l'un d'entre eux. Ils interpellent les élus de l'APC et ceux de l'APW, les responsables de la direction de l'agriculture de la santé publique et de l'environnement, ainsi que toutes les associations de protection de la nature et des animaux afin qu'ils réagissent et mettent fin au calvaire vécu dans ce parc. Ils prônent simplement un aménagement idoine des espaces dévolus à chaque espèce en fonction de ses besoins. Si l'activité des parcs zoologiques de par le monde est avant tout récréative et éducative dans le sens où ce genre d'espace offre au grand public la possibilité de connaître et d'approcher les animaux et de sensibiliser les gens à la nécessité de préserver et de respecter la biodiversité, celui-ci est encore loin des normes de conservation des animaux ex-situ. Sous d'autres cieux, ce genre d'espace profite aussi aux chercheurs et universitaires. Les parcs zoologiques tendent à devenir des lieux de conservation des espèces végétales et faunistiques de la planète qui sont menacées de disparition et où le bien-être des animaux est une priorité. Les chercheurs y trouvent un champ d'application de leurs découvertes dans le sens où tout ce qui aide à la "Santé" santé et aussi à la connaissance de leur mode de vie, contribue à leur préservation. Un citoyen, qui se dit écoeuré par sa visite au parc, dira ceci : « Le parc des loisirs de Biskra est encore loin de répondre aux normes internationales en matière de prise en charge des besoins des animaux. Tout le monde peut le constater. Le meilleur des services que l'on puisse rendre à ces animaux, c'est de les remettre en liberté ou de leur aménager des gîtes adaptés et les nourrir convenablement. La convention de Washington de 1973 sur l'exploitation et le commerce des animaux auquel adhère l'Algérie, et la morale impose d'offrir aux animaux les meilleures conditions de subsistance possibles. »