Construite aux débuts des années 1980, la cité Baïla, dans le quartier Khazrouna à l'entrée sud de la commune de Beni Mered, semble avoir raté le train de l'évolution. Les mêmes problèmes qui existaient, il y a quelques années, existent encore et transforment la vie des habitants de ce quartier en cauchemar. Outre le problème des coupures récurrentes d'électricité, qui est un phénomène répandu dans toute la wilaya de Blida, il y a lieu de relever l'absence de toute amélioration quant au cadre urbain de cette cité. Le tapis de bitume qui a été placé, il y a moins d'une année, s'avère être de qualité médiocre et un affaissement de la chaussée est nettement constaté. L'éclairage public faisant aussi défaut, cette cité se transforme, dès la tombée de la nuit, en fief pour les délinquants. Livrés au chômage et à l'oisiveté, ces derniers s'adonnent aux différents types de stupéfiants et à des comportements pour le moins répréhensibles. Leur nombre ne cesse de s'accroître, surtout avec la prolifération des bidonvilles tout au long de l'oued Beni Azza. Ces habitations précaires génèrent quotidiennement des tonnes de déchets, formant une immense décharge sauvage. En plus de ces déchets ménagers, cette décharge est alimentée quotidiennement par des gravats et du plâtre jetés par les usines de fabrication de matériaux de construction qui font un peu la vocation de Khazrouna. Outre les odeurs nauséabondes que cette décharge dégage à longueur de journée, cette dernière prend feu chaque soir au grand dam des habitants du quartier. Ces tonnes de détritus portent préjudice à la nature et à l'environnement de la cité. Tous les eucalyptus sont morts depuis plusieurs années, du reste, cette décharge sauvage génère des liquides dangereux pour la nature tel le lixivia qui pourrait facilement contaminer la nappe phréatique. Moustiques, mouches, rats et chiens errants trouvent dans cette décharge un milieu propice pour pulluler, s'ajoute à cela l'inconscience des enfants qui n'hésitent pas à venir jouer au milieu de ces tas d'ordures. Plusieurs habitants rencontrés sur les lieux se sont plaints aussi des multiples cambriolages dont ont été victimes une vingtaine de familles. Interrogé sur ces multiples problèmes, le premier magistrat de la commune de Beni Mered, Khiati Abdellah, nous dira d'abord que l'affaissement de la chaussée est causé par la nature géologique du site, lequel est situé à proximité de l'oued, ainsi que par la profondeur du réseau d'assainissement. « L'entreprise qui a été chargée de bitumer les routes peut intervenir pour réparer ces anomalies et ce, dans le cadre de la garantie des travaux pour une durée d'une année. Dans ce sens, ces travaux vont commencer dans quelques jours », affirmera-t-il. Concernant le problème de l'éclairage public, notre interlocuteur assure que Sonelgaz a été saisie pour y réaliser un poste électrique afin de remédier au problème de chute de tension, pendant ce temps, une opération de maintenance de l'éclairage vient d'être entamée. Par ailleurs, M. Khiati nous fera savoir qu'un projet d'installation d'un commissariat de police dans la cité en question suit son cours afin de mieux sécuriser les lieux. Dans ce sens, l'assiette foncière pour cette structure vient d'être dégagée par les autorités compétentes en attendant l'implication des responsables de la Sûreté nationale pour entamer sa construction. Enfin, le P/APC de Beni Mered n'est pas allé avec le dos de la cuillère en évoquant le problème de la décharge sauvage, précisant qu'il est causé surtout par des citoyens habitant le bidonville de Beni Azza, limitrophe à la commune de Beni Mered, mais relevant territorialement de la commune de Blida. Tant que ces bidonvilles existent, le problème de la décharge restera toujours posé.