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Quand le bouteflikisme détraque le système
Repère
Publié dans El Watan le 10 - 12 - 2018

Bouteflika n'aura jamais été aussi puissant et doté d'aptitudes exceptionnelles que depuis que la maladie l'a cloué à sa chaise roulante et l'a rendu aphone et spectral. L'exercice survolté de ses courtisans n'a souffert aucunement de l'outrance du paradoxe, s'assumant inversement proportionnel à la détérioration continuelle et évidente de l'état de santé du champion.
Plus l'homme est écrasé par la maladie, plus enflent les panégyriques à l'égard de ses dons d'exception et de la main de fer avec laquelle il tient le pays. On en est à regretter la frugalité relative des glorifications qui fleurissaient sur son sillage au temps de l'avant-AVC et qui elles ne dérogeaient pas trop au rituel propre au régime de porter aux nues le maître du moment. L'homme, convaincu de sa supériorité sur le personnel politique qui sert son règne, et travaillé par deux décennies de traversée du désert durant lesquelles il a ruminé son désir de revanche, a voulu plus et il l'a eu.
Aujourd'hui, exhiber son portrait suffit à le faire présent à une activité officielle ou à une cérémonie ; des chefs de daïra aux ministres, le mot d'ordre est de ne surtout pas oublier de dûment préciser que la piscine inaugurée ou la piste agricole ouverte s'est faite «suivant les instructions du président de la République». Rien de la vie publique officielle, ou presque, ne s'opère sous une autre égide institutionnelle que celle de Bouteflika.
L'homme peut aligner les alitements des suites de ses grippes aiguës, officier à la cérémonie du 1er Novembre sanglé au dossier de sa chaise roulante… il veille quand même au grain, échafaude de fastidieux plans de sortie de crise, nomme ou dégomme et envoie des messages à forte teneur diplomatique aux souverains et chefs d'Etat étrangers… C'est à croire qu'avec le temps s'est instaurée une sorte de fatalité cultuelle dont les adeptes, trop aveuglés par l'objet de l'adoration et ses plus-values politiques, ne peuvent se projeter ni dans le présent ni dans l'avenir sans Bouteflika.
Les bruits qui courent actuellement sur la possibilité d'un ajournement du rendez-vous d'avril 2019 disent bien qu'il y a une volonté de proroger le temps imparti au 4e mandat. Si l'on est dans l'incapacité de briguer un quinquennat supplémentaire, on pense bricoler un temps additionnel à l'actuel. Conférence nationale, continuité, quête du consensus… les génériques ne manquent pas, mais disent tous que le «système» s'est pris à son propre piège, et que ce faisant, il embarque tout le pays dans la plus grande des gageures.
Concrètement, il semble donc plus jouable au régime de faire subir une grave entorse à la Constitution et de porter le coup à l'édifice institutionnel, que d'organiser des élections sans Bouteflika.
Pas dans l'immédiat. La recette éprouvée de «candidat du système» semble cette fois difficile à réussir, comme si toute la mécanique interne du même système a été exclusivement formatée, depuis des mandats, pour ne tirer que le ticket de l'actuel Président.
Or, il ne semble plus sûr qu'il y ait encore matière à espérer qu'un processus électoral puisse se conduire sous le signe d'un 5e mandat. Inutile d'évoquer la possibilité d'élections ouvertes, c'est évidemment au-delà de ce que peut souffrir le régime. Celui-ci donne l'air depuis peu d'avoir déjà fort à faire avec des velléités subites et solitaires de certains de ses vieux loups, dont l'ambition s'affranchit peu à peu de la loyauté filiale au patriarche, maintenant qu'il est au crépuscule de sa vie. Une «hérésie» à laquelle tout le système n'était décidément pas préparé et qui réclame donc du temps pour se rendre à l'évidence, changer de culte et convenir des modalités de nouvelles cooptations.


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