En effet, ayant échoué dans sa mission de convaincre les syndicats autonomes de son secteur à reprendre les cours, le département de Benbouzid a fait appel aux responsables de la fédération des parents d'élèves pour influencer les syndicats qui, jusqu'à l'heure actuelle, conditionnent le retour à leur salle de classe par un engagement écrit de la part du gouvernement quant à la prise en charge de leur plateforme de revendications. La fédération des parents d'élèves a joué le jeu en rappelant hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger, les acquis arrachés, ces derniers jours, par les syndicats du secteur notamment, l'amendement de la circulaire portant sur l'effet rétroactif du régime indemnitaire à compter du 1er janvier 2008. La FNPE est convaincue de la crédibilité du gouvernement qui a répondu à travers des communiqués officiels aux revendications des travailleurs du secteur de l'éducation. «Il n'y a pas de raison pour que les syndicats poursuivent leur mouvement de grève. Ils ont eu gain de cause et les documents officiels du gouvernement font foi. Tout en les félicitant de ces acquis, nous leur demandons de reprendre leurs cours», a lancé M. Dalalou. En outre, le ministre du Travail a, de son côté, invité les représentants du Cnapest et de l'Unpef à une séance de travail afin de déceler l'origine du problème. Les porte-parole de ces deux organisations syndicales ont expliqué au ministre le contenu de leur plateforme de revendications tout en brossant un tableau peu reluisant des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de l'éducation. «Nous voulons un bon régime indemnitaire qui met les enseignants à l'abri du besoin et nous avons demandé au ministre de transmettre au président de la République nos préoccupations afin qu'ils se prononcent définitivement sur nos problèmes», a indiqué M. Nouar. Les principaux syndicats autonomes du secteur de l'éducation ont reconduit hier leur grève pour une troisième semaine consécutive. Le Cnapest, l'Unpef, le CLA, le Satef et le Snapap-CNEC réunis autour de l'Intersyndicale de la Fonction publique ont réitéré leur détermination à poursuivre la grève tout en justifiant cette option par le refus des pouvoirs publics de s'engager de manière écrite à prendre en charge leurs revendications. Insatisfaits, les syndicats estiment que la concession faite par le gouvernement, à savoir l'application avec effet rétroactif du régime indemnitaire, n'est pas une fin en soi, car les enseignants ont une plateforme de revendications qu'ils ne cessent de plaider et de défendre vainement. Si les formations syndicales réfutent le recours à l'installation de commissions, M. Benbouzid pense que la meilleure voie pour traduire dans les faits cette volonté de prise en charge des problèmes socioprofessionnels des enseignants consiste dans le dialogue et le travail en commun entre les différents syndicats et le ministère de l'Education nationale dans le cadre de commissions mixtes de travail et de concertation. Notons qu'à travers ce débrayage, les syndicats autonomes revendiquent l'ouverture des négociations devant mener vers l'avènement du régime indemnitaire avant la fin de l'année. Les syndicats veulent un régime indemnitaire qui doit être impérativement basé sur l'échelle de valeurs à même de réhabiliter les enseignants, l'annulation de la décision ministérielle relative à la gestion des œuvres sociales accaparée par la FNTE (UGTA) et l'instauration d'une vraie médecine du travail au profit des travailleurs. Les syndicats initiateurs de cette action de protestation rencontreront, aujourd'hui, le ministre de l'Education. Le gel ou la poursuite de la grève dépendra de ce que M. Benbouzid dira aux représentants des travailleurs.