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Albert Camus
Publié dans El Watan le 25 - 12 - 2009

«Albert Camus ? C'est un acteur ?» En parcourant la rue Belouizdad (ex-rue de Lyon), les Belcourtois interrogés vous regardent avec des yeux ronds. Dans leur grande majorité, ils n'ont jamais entendu parler d'Albert Camus et savent encore moins qu'il a grandi et vécu son adolescence chez sa grand-mère maternelle, dans cette rue d'Alger. A la recherche de la maison où il a grandi, nos questions laissent perplexes les habitants du quartier. «Vous savez, les Algériens ne lisent pas, alors vous et votre Camus…», lance l'un d'eux. Un autre poursuit : «Regardez là, ce snack. Avant c'était une librairie. Le propriétaire écoulait un livre en vingt jours, il a donc décidé de tout vendre. Le nouveau propriétaire en a fait un snack. Il est toujours plein…» Belcourt est un quartier populaire, à l'époque aussi. «C'est dans cette vie de pauvreté, parmi des gens humbles et vaniteux que j'ai le plus sûrement touché à ce qui me paraît le sens de la vraie vie», écrivait Camus.
Direction le 124, rue Belouizdad, l'adresse qui figure sur l'acte de baptême d'Albert Camus, selon l'Archevêché d'Alger. Mustapha, le propriétaire n'est pas surpris de nous voir. «Avant vous, des Allemands, des Japonais sont venus. La dernière délégation était coréenne. Tous des écrivains pour visiter ma maison, voir où vivait Albert Camus. C'est un petit deux-pièces, vous voyez. J'ai dû renvoyer ma femme et mes enfants chez la voisine», lâche Mustapha, dépité devant nos questions. «Vous savez, ils me demandent tous des informations sur Camus, mais moi je le connais pas. Mon père a racheté l'appartement, mais je n'ai aucune trace de Camus et pour être clair, avec la société algérienne d'aujourd'hui, les prix qui flambent et une famille à nourrir, j'ai d'autres chats à fouetter.
Les gens viennent ici les mains vides, ils boivent des cafés, prennent des photos de la maison de Camus et me laissent ensuite, sans aucun dédommagement. J'ai contacté le consulat de France pour qu'il rachète la maison en y mettant une plaque commémorative, mais sans suite.»Aucune preuve matérielle, à part ce baptême de l'Archevêché. En inspectant la bâtisse, on remarque quand même de grandes similitudes avec les souvenirs de l'écrivain. Dans L'Envers et l'endroit, Camus écrit à la troisième personne : «Ce quartier, cette maison ! Il n'y avait qu'un étage et les escaliers n'étaient pas éclairés. Maintenant encore, après de longues années, il pourrait y retourner en pleine nuit. Il sait qu'il grimperait l'escalier à toute vitesse sans trébucher une seule fois. Son corps même est imprégné de cette maison. Ses jambes conservent en elles la mesure exacte de la hauteur des marches. Sa main, l'horreur instinctive, jamais vaincue, de la rampe d'escalier. Et c'était à cause des cafards.»
La rampe existe toujours, les cafards aussi. Au cercle du CRB, en face, quelques anciens papotent. Albert Camus était gardien de but au Racing d'Alger, l'occasion de demander à ces anciens footeux s'ils ont entendu parler de l'écrivain footballeur. «Jamais, répond cheikh Slimane. Le Racing d'Alger était un club universitaire et nous, à l'époque coloniale, on ne pouvait espérer atteindre les bancs de la fac…» L'apostrophe est cinglante. Entre Camus l'enfant de Belcourt et Camus le prix Nobel de littérature, une guerre d'indépendance se préparait.


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