Grand rendez-vous du court métrage documentaire et de fiction, reconnu aujourd'hui comme une référence mondiale, le Festival international de Clermont-Ferrand (France), accueille pour sa trente-deuxième édition (du 29 janvier au 6 février 2009) le film de Abdenour Ziani, Fatah. Cette fiction raconte le quotidien d'un simple maçon passionné de chanson et de poésie qui, une fois posée sa truelle et son fil à plomb, se livre à l'écriture et à la création. C'est le ciment des mots et des sons qui alimente son imaginaire et sa dignité dans un métier dur et répétitif et une existence monotone. En bref, l'histoire d'un «Algérien qui fait face aux difficultés de la vie et préfère la résistance à la capitulation», comme la présentent les Associations Cinéma et Mémoire et Kaïna Cinéma qui ne sont pas peu fières de cette sélection. A juste titre puisqu'elles voient chaque année avancer le travail culturel profond qu'elles ont entamé dans le cadre de l'Atelier Béjaïa Doc, créé depuis 2007 en marge de leurs passionnantes rencontres du film documentaire. Cet espace de formation associatif s'est traduit depuis par la mise en place de modules étalés sur toute l'année et portant sur les thèmes suivants : analyse filmique et histoire du documentaire ; écriture et développement des sujets documentaires ; initiation à l'outil vidéo (caméra, son et montage) ; tournage et montage des films, diffusion publique et rencontre avec des professionnels. Cette formation gratuite ouverte à tous les cinéastes en herbe, sans autre distinction que la motivation, marie théorie et pratique, travail collectif et individuel. Fatah est tout frais sorti puisqu'il a été réalisé cette année à la faveur de la deuxième promotion de l'Atelier Béjaïa Doc. Et c'est déjà un exploit de se faire sélectionner dans la compétition d'une manifestation telle que celle de Clermont-Ferrand où la concurrence est rude et où le comité du festival veille sur la réputation de la manifestation et le niveau de sa programmation. Abdenour Ziani, qui est président de Cinéma et Mémoire, aura à montrer qu'il sait jouer de la truelle des images. Et nous lui souhaitons bonne chance sur le chantier de la compétition qui le fera peut-être grimper un jour au sommet de l'échafaudage du cinéma.