Le secteur de la Santé, qui aura été largement marginalisé depuis l'indépendance, est en passe de rattraper de fort belle manière ses retards structuraux. Jusqu'à la veille du séisme d'octobre 1980, la wilaya de Mostaganem ne disposait que d'un seul hôpital pour toute la région. Ayant hérité de la plus ancienne caserne coloniale de la ville, l'hôpital Ernesto Che Guevara, situé en plein cœur de la cité turque de Matemore, ne répondait plus aux besoins sans cesse croissants d'une population caractérisée par une démographie galopante. Tant bien que mal, il parvenait néanmoins à rendre de précieux services ; mais il sera très vite dépassé par le flux de malades et par l'apparition de foyers de maladies à transmission hydrique. Faisant de la région du Dahra, une des zones à risques dont la réputation dépassera rapidement les frontières nationales. C'est sous la présidence de Chadli Bendjedid que deux hôpitaux seront construits, l'un à Aïn Tédelès et l'autre à Sidi Ali. Ayant bénéficié d'un équipement moderne et de qualité, les deux structures parviendront, pour un certains temps, à maîtriser le flux de patients qui allait crescendo. Car, que ce soit au niveau du plateau de Mostaganem, sur les terres des Medjahers ou dans la région montagneuse du Dahra, les populations rurales et urbaines exprimaient de nouveaux besoins. Alors que la révision de la carte sanitaire s'imposait, rares seront les élus locaux et nationaux qui relayeront ces besoins au niveau de l'administration locale. Ce sont les populations qui, à la faveur des sorties de travail de l'actuelle wali, feront directement part de leurs besoins. De son côté, l'administration de la santé et de la population, forte d'un argumentaire infaillible, finira par convaincre tout le monde de la nécessité de procéder à une étude sérieuse de la situation sanitaire dans les zones éparses. Choix insolite de l'assiette d'implantation Profitant de la manne mobilisée dans le cadre de la relance économique, l'administration lancera les études pour implanter pas moins de 3 nouveaux hôpitaux de province disposant de toutes les commodités. Ce furent les régions de Bouguirat, Mesra et surtout Aâchaâcha qui seront choisies pour accueillir les nouvelles structures. Chaque hôpital aura une capacité d'accueil de 60 lits, tout en disposant des structures et moyens matériels et humains indispensables à une santé de proximité. Alors que les projets de Aâchaâcha et de Bouguirat avancent à un rythme soutenu, leurs livraisons étant programmée pour l'Eté 2010, celui de Mesra traîne en longueur pour une insolite histoire de choix de l'assiette d'implantation. Il semblerait que ce soit à l'initiative d'un élu que cette opération aura été différée à plusieurs reprises, l'élu en question ayant fait un forcing auprès de la DSP en sa qualité de maître de l'ouvrage, pour que l'hôpital soit implanté à proximité du marché hebdomadaire. Finalement, après des mois de tergiversations, le chantier sera implanté du côté opposé à la ville de Mesra, en direction de Aïn Sidi Chérif. Les 3 nouvelles structures auront nécessité une enveloppe financière de 150 milliards de Cts. Auxquels viendront nécessairement se greffer les frais d'acquisition du matériel médical et de la literie. A la prochaine rentrée sociale, les populations de ces régions accèderont enfin à un confort qui les rapprochera indéniablement du progrès.