Dans l'intérêt des enfants et pour garantir la réussite du travail scolaire, il est impératif de chercher à préserver la qualité de cette relation et à mieux comprendre le comportement des parents. La maison et l'école représentent deux pôles essentiels dans la vie et l'environnement des enfants. Ces deux pôles sont reliés entre eux non seulement par le chemin que les enfants empruntent tous les jours, mais aussi par les liens affectifs qui se tissent au fil des mois et des années. Pour les enfants, la famille (les parents) et l'école (les enseignants) sont sacrés. Entre ces deux parties, doit se développer une coopération étroite, basée sur la confiance et le respect mutuel. Les deux parties doivent être complémentaires, remplir convenablement leurs rôles respectifs : aucune partie ne doit se substituer à l'autre et aucune ne peut se passer de l'autre. Il faut prendre conscience que, dans leur comportement vis-à-vis des enseignants, les parents ne font souvent que traduire leurs propres difficultés. On peut rassembler en quatre groupes les parents avec lesquels il peut être plus difficile d'établir de bonnes et saines relations : – Des parents dépassés par la situation de leur enfant ; – des parents, qui à l'inverse, nient les difficultés de leurs enfants et rejettent la faute sur le dos de l'école, des méthodes et programmes d'enseignement ; – des parents agressifs, qui se sentent attaqués et se protègent contre ce qu'ils considèrent comme une menace à leur intégrité de parent ; – des parents qu'on peut qualifier «d'invisibles» qui ne répondent jamais aux invitations et convocations les sollicitant à se rapprocher des enseignants de leurs enfants. Tous ces «types» de parents ont des besoins inassouvis et entrent en résistance psychologique. Ils ne sont pas du tout à blâmer, loin s'en faut, il faut les regarder d'un autre œil et mieux comprendre leur détresse. Quand un enfant adopte un comportement difficile en classe, l'enseignant a toujours tendance à ne souligner que cet aspect négatif, parfois au détriment des attitudes et des exploits plus encourageants. Il est fondamental d'avoir avec les parents de ces enfants une communication aussi positive que possible. L'habitude de n'être contactés que lorsque les choses vont mal les place automatiquement dans une attitude défensive. Il est donc important de leur signaler, dès le début de l'année scolaire, tout l'intérêt que porte l'enseignant à la différence et aux spécificités de leur enfant. Il faut même les appeler pour leur signaler les progrès et les améliorations constatés. Dans le domaine de la relation avec les parents comme dans les autres, mieux vaut également prévenir que guérir, c'est pourquoi il faut planifier dès le début de la rentrée des classes des rencontres, même si elles n'ont d'autre véritable but que de créer cette relation et de l'entretenir par la suite. Dans le même ordre d'idées, il est conseillé aux enseignants de transmettre dès les premiers jours un petit mot à chaque famille, pour leur dire qu'on est content d'avoir leurs enfants dans la classe et qu'on a beaucoup de beaux objectifs à réaliser par rapport à leur apprentissage. C'est aussi l'occasion de se présenter, d'annoncer quelles sont les principales activités du programme annuel et d'inviter les parents à la réalisation de certaines d'entre elles. Tout cela va certainement contribuer à ouvrir la porte à une meilleure collaboration, à établir un lien de confiance entre parents et enseignants. Et comme la prévention ne suffit pas toujours, il faut se préparer à trouver des solutions quand les choses dérapent et le climat se détériore entre parents et enseignant. L'enseignant doit identifier le type de parent auquel il est confronté, analyser les émotions que cette opposition fait naître en lui et ne jamais baisser les bras. Par la suite et dans tous les cas, il faut absolument refuser l'escalade, garder le sang-froid, éviter la confrontation… Le meilleur moyen d'y parvenir consiste à soigneusement préparer les entrevues avec ces parents pour maîtriser les messages que l'on souhaite leur transmettre. Enfin, il faut essayer de transformer les parents en alliés, en leur demandant leurs besoins, comment les choses se passent à la maison, les mesures mises en place par eux, ce qui fonctionne bien… Dès que les parents constatent quelque chose d'anormale dans le travail scolaire de leurs enfants ou dans leur comportement, ils doivent vite aller voir les enseignants pour le leur signaler et leur demander conseil. Attention aux attitudes passives et au laisser-aller ! Il ne faut surtout pas attendre les surprises des carnets et bulletins scolaires de fin de trimestre ou de fin d'année, il risque d'être trop tard pour agir. Un mal décelé à temps est plus facile à guérir ! – L'auteur est : Ancien cadre supérieur Alger, Décembre 2009