Iflissen, une commune des plus déshéritées de la wilaya de Tizi Ouzou, tient à ses PPDRI. Au nombre de 3 (Issenadjène, Adrar et Taksebt), ils constituent un palliatif en matière de développement, eu égard aux maigres PCD alloués aux municipalités. De l'avis de ses initiateurs, il s'agira de « mini-projets pour les villageois, selon les besoins, quels qu'ils soient ». Curieusement, ceux d'Iflissen sont encore restés en suspens, alimentant de fait, la polémique quant à ces Projets de proximité de développement rural intégré. La cellule de communication de la Conservation des forêts qui les chapeaute, depuis peu, nous apprendra que « les projets de Taksebt et Adrar font partie d'un lot de 150 qui seront étudiés et validés l'année prochaine. Quant à celui d'Issenadjène, fait à la va-vite, bute sur l'amélioration des actions individuelles car il a été classé au thème II : diversification des activités économiques en milieu rural ». En d'autres termes, les projets individuels inclus devraient avoir une participation financière de leurs auteurs. Chose qui n'est pas de leurs goûts. Retour à la case départ ? Pourtant, selon M. Saïd Mahdad, « les services des forêts mettent le FDRMVTC à leur disposition, selon une nomenclature d'actions éligibles ». Ce fonds plafonne à 300 000 DA ses aides dans le cadre du PPDRI.Néanmoins, le concerné est tenu d'y participer à hauteur de 5%. Le recours aux banques est possible. Mais la réalité est tout autre. Des projets Ansej ou Angem sont les premiers sacrifiés. Notre interlocuteur, tout en étant succinct, nous a appris qu'avant tout PPDRI, un diagnostic du territoire est prévu. Une fois fait, il doit être inclus dans l'un thème fédérateur, au nombre de 4. Le 1er concerne la modernisation des villages et l'amélioration des conditions de vie. Le 2e projette la diversification des activités économiques en milieu rural. Le 3e a trait à la valorisation et protection des ressources naturelles. Enfin, le 4e porte sur la protection et valorisation du patrimoine rural matériel et immatériel. M. Ammour Belaïd, au four et au moulin dans son bureau, est direct « au début, les gens sont froids à toute initiative, par manque de conviction. Or, rien ne se fera sans l'implication de tous ». Le flou réside, selon lui, dans l'absence de cellules de communication et d'animation communales. « Celle-ci, aidée par un facilitateur, recense les doléances collectives et individuelles. Des fiches techniques sont alors ficelées et validées par la daïra, puis par la wilaya. Ceci, pour les besoins collectifs dont chaque secteur doit fournir les fonds nécessaires ». Dès lors que ces secteurs n'assument pas leurs engagements, les retards s'accumulent. M. Ghezzaz, responsable du secteur des forêts à Tigzirt, nous informera que sur les 60 PPDRI confiés aux forêts, 24 sont déjà validés. « Malgré que nous ne disposions ni de temps ni d'un personnel en nombre suffisant. Tizi Ouzou est vaste. Mais on n'a pas le choix », regrettera-t-il. M. Mahdad dira, abordant le volet élevage, y compris la cuniculture et l'apiculture « on est loin d'épuiser nos unités. Pour bénéficier de 10 ruches pleines, 10 vides, plus leur équipement, à titre d'exemple, il est exigé des nouveaux de passer 3 jours de formation. Or, les gens y renoncent…à leurs dépens ».