Près de 700 malades cancéreux, toutes localisations confondues, attendent des rendez-vous de radiothérapie dans les différents centres existant au niveau du territoire national. La Commission nationale médicale de transfert pour soins à l'étranger réceptionne, pour la première fois depuis sa création, plus d'une dizaine de demandes pour prise en charge à l'étranger. Lesquelles ont été rejetées en bloc en jugeant que le ministère de la Santé dispose des moyens nécessaires pour prendre en charge les malades dans les structures de radiothérapie installées dans les centres hospitaliers des grandes villes du pays. Les coûts exorbitants proposés par les centres européens de radiothérapie seraient, entre autres, une des raisons de ces rejets. Selon certaines sources, la sécurité sociale estime que l'Algérie est capable d'assurer au niveau local ce type de soins, qui a toujours été dispensé depuis des années sans aucun problème. Si le centre Pierre et Marie Curie d'Alger où plus de 200 malades sont sur liste d'attente, tourne avec un seul appareil et le programme des séances s'étale sur des mois, à l'hôpital de Blida, les trois accélérateurs fonctionnels ne s'arrêtent pas. Ils sont d'ailleurs surexploités, selon un radiothérapeute, ce qui pourrait provoquer des pannes importantes. Les malades sont aujourd'hui ballottés d'une structure à une autre, sans pour autant bénéficier des soins qui doivent être enclenchés, pour certains, en même temps que la chimiothérapie et quelques semaines après pour d'autres. Les malades ne savent plus à quel saint se vouer. Les bureaux des médecins traitant et des associations de malades sont pris d'assaut, mais malheureusement, rien ne peut être fait pour ces patients déjà terrassés par la maladie. Certains d'entre eux décèdent alors qu'ils sont sur liste d'attente. Comme cela a été le cas pour une patiente de Ouargla, âgée de 35 ans, souffrant d'un cancer du sein décédée après une attente de 8 mois après sa cure de chimiothérapie. D'autres, par contre, souffrent de complications qui rendent leur état de santé plus vulnérable et favorable aux récidives et métastases. Les associations d'aide aux malades cancéreux n'arrêtent pas d'alerter les pouvoirs publics, en vain. Le dernier appel remonte au mois de juillet, mais rien n'a encore été mis en place pour soulager la douleur de ces centaines de malades, dont la majorité vient de l'intérieur du pays. Le ministre de la Santé, Saïd Barkat, semble réellement sourd à tous ces appels de détresse. Qu'en est-il des 17 centres anticancers prévu dans le programme 2007-2009 et de ceux qui sont programmées pour les années 2009-2010 ? Sur tous ces projets, seul un centre est fonctionnel. Pourtant, les instructions du président de la République étaient fermes à propos de la santé des Algériens, notamment ceux atteints de cancers. Qu'en est-il du plan national de lutte contre le cancer ?