La ville de Béjaïa éprouve une grande peine à se débarrasser de ses ordures. Sur les 140 tonnes de déchets ménagers produits journellement, près d'un tiers n'est pas ramassé. Face à cette problématique, une restructuration de la mission de nettoiement est décidée par la commune. Le plan, qui entrera dans une première phase d'application en ce mois de février, repose sur trois grands axes. Sectorisation, conteneurisation et investissement. La première disposition prévoit le partage du tissu urbain en 12 secteurs intra-muros et en 5 secteurs suburbains. La collecte intra-muros se fera le jour pour 5 secteurs et la nuit pour les 7 restants. Cette partie de la ville sera couverte par les moyens de la commune. M. Mouhoubi, le vice-président chargé de l'hygiène, explique qu'une évolution vers une collecte totalement nocturne suppose une évolution des capacités humaines et matérielles. La portion suburbaine, face au déficit du parc roulant de la commune sera, elle, confiée au privé. Selon M. Mouhoubi, l'APC compte ainsi mettre à contribution le dispositif ANSEJ pour couvrir ces secteurs que forment les nouvelles extensions de la ville. Le deuxième agencement prévoit de remplacer les actuelles poubelles de collecte par des bacs de 770 litres. Un premier lot de 52 bacs a été affecté, il y a quelques jours, pour Sidi Ahmed et Iheddaden. Le projet inclut, s'inspirant de l'expérience de Staoueli, des containers enterrés au niveau d'une dizaine de sites. Des quartiers pas très populeux où les problèmes liés au réseaux (AEP, électricité et gaz) et à l'accès aux bennes tasseuses ne posent pas. L'APC entend rendre un aspect plus «clean» aux quartiers en sévissant contre les décharges sauvages. Une quinzaine ont été en ce sens enlevées. Ce coup de botte est accompagné d'une répression (des agents de surveillance sont installés) de leur éventuel transfert par les citoyens. L'option des bacs de grande capacité a, d'un autre coté, permis de retirer les niches bleues qui auront fait long feu. Celles-ci seront placées en dehors de la ville au niveau du site des Aiguades et à certains points fréquentés de la RN 24, pour recevoir les déchets de verre. Les adeptes de Bacchus pourront ainsi y fourguer leurs vides après consommation. Manque criard L'opération de tri, au stade basique évidemment, l'accorde M. Mouhoubi, n'a de sens que si au bout de la chaîne celle-ci est suivie d'une récupération. Le verre intéresse apparemment un recycleur de Béjaïa qui fabrique des carreaux de marbre. Mais il reste que par exemple la séparation des emballages en carton initiée sur certaines artères marchandes n'a pas, elle, trouvé preneur pour l'instant. Or, dans la perspective du centre d'enfouissement, le préalable du tri s'impose. Le troisième volet comme indiqué est lié aux investissements. Le schéma directeur prévoit de porter le parc à 26 bennes tasseuses, ce qui suppose l'acquisition supplémentaire de 6 bennes tasseuses à inscrire sur les dispositions budgétaires 2010. D'un autre coté pour répondre à l'attente des citoyens qui se plaignent du manque d'entretien des bacs à ordures, deux stations lavage mobiles sont commandées. Bien entendu, le nœud gordien du fonctionnement de la réorganisation du système de collecte reste le moyen humain. Sur ce plan, un manque criard est signalé. L'organigramme du service ne compte que 128 agents de nettoiement et 86 balayeurs. Le service fait en sorte d'accroître les effectifs en récupérant ses agents réaffectés à d'autres taches et l'ingestion des recrutements 2010 mais ça ne gonflera pas autant les rangs, ceci comparé à la ville de Sétif, où croit-on savoir, les taches sont confiées à «quelque 800 agents». En attendant de résoudre ce problème, l'APC pense à «normaliser» le rendement. Il s'agit, entre autres d'appliquer la norme de 2 kms par balayeur et évaluer les nettoiements effectués. Cette opération sera effective à la faveur de l'acquisition de scooters pour les agents vérificateurs. Enfin, concernant le chapitre humain, la base vie des agents de nettoiement, très dépréciée, subira un toilettage. On programme pour le budget 2010, des cabines sahariennes équipées de douches et sanitaires.