Des agents de nettoiement se retrouvent réaffectés à d'autres tâches et le nombre de balayeurs est en déclin. Les niches inadaptées et les godets à ordures seront supprimés. La situation frôle le degré zéro, question hygiène dans la ville de Béjaïa. On a les pieds dans la vase, se trouve-t-on contraint ici à deviser sur le sujet. Les hideux, nauséabonds et extensifs à souhait dépôts d'ordures ménagères, qu'ils soient réglementaires ou sauvages, se multiplient et dénaturent le territoire de la commune. Il ne s'agit pas encore une fois de décrire une situation plusieurs fois dénoncée mais de dire comment et si les acteurs en charge du dossier de l'environnement comptent y remédier. Pour M. Ali Yahia, secrétaire général de la section syndicale Snapap au niveau de l'APC, il faut penser une politique de l'environnement fiable qui se traduise dans les grandes lignes par des méthodes, des moyens matériels en nombre et adéquats et un organigramme optimal drivé par des compétences spécialisées dans chaque domaine d'intervention. Sur le plan humain, il préconise de mettre ensemble sur le coup les structures étatiques, les associations et les citoyens. En l'état actuel des choses, le syndicaliste n'approuve pas que soit confié le sensible dossier de collecte des ordures ménagères au privé. Reposant son argumentaire sur les projections citées plus haut, il reproche au privé un défaut de professionnalisme. Il faut, explique-t-il, de vraies sociétés de nettoiement, répondant aux mêmes conditions que celles inférées aux communes, en plus de l'exigence d'un même équipement (camions à bennes, niches et poubelles), l'habillement, le suivi sanitaire des personnels et leur hébergement (car les opérations d'enlèvement des ordures devraient se faire la nuit). Une base de vie doit être incluse dans le cahier des charges. Par ailleurs, M. Ali Yahia considère le service nettoiement important au même titre que le transport et la santé. Autrement dit, il estime que le secteur, improductif de plus values dans ces conditions, devrait être entièrement pris en charge par l'Etat. Le Snapap propose de faire éclater le secteur en zones, avec une autonomie en personnels et en matériels. La situation actuelle se caractérise par un déficit en matériel roulant et en effectifs. Des agents de nettoiement se retrouvent réaffectés à d'autres tâches et le nombre de balayeurs est en déclin. La mauvaise mécanisation des opérations de collecte et les conditions d'hygiène régnantes éprouvent les personnels. De son coté, M. Allaoua Mouhoubi, vice président de l'APC, nouvellement chargé de l'environnement, dresse un inventaire des moyens alarmant. Le parc roulant se limite à 2 bennes tasseuses, 2 camions de 2,5 tonnes et 2 tracteurs. Et sont réellement actifs 128 éboueurs et 86 balayeurs. La ville produit quotidiennement 134 tonnes de déchets. Encore que le citoyen algérien produit en moyenne 500 à 700 grammes de déchets par jour, ce qui est loin des 1,5 kg produits par personne en Europe. Déficits La commune recourt donc au privé qui intervient avec 9 camions de 2,5 tonnes pour tenter d'absorber le déficit. M. Mouhoubi parle alors d'un schéma directeur qui a prévu de mettre dans le circuit 25 bennes tasseuses. 4 engins programmés pour 2008 sont réceptionnés et 12 autres inscrits dans le budget 2009, 4 dans le budget complémentaire 2009 et une benne tasseuse relevant du budget de la wilaya sont en cours d'acquisition. Le nouveau plan projette de faire les escaliers et les impasses durant la journée. Les niches inadaptées et les godets seront carrément supprimés. Il demeure un couac dans la programmation : la question des déchets migratoires (inter-quartiers et ramenés hors de la commune). Question effectifs, dans l'immédiat, il s'agit, selon notre interlocuteur, d'aller au delà des 128 agents en récupérant les personnels réaffectés à d'autres postes, et ce pour densifier particulièrement le secteur balayage. Enfin, on a vent d'une Maison de l'Environnement, un projet sectoriel qui pour l'instant est au stade du choix de terrain. Peut-on dès lors parler d'une mise en place d'une véritable politique de l'environnement pour Béjaïa ?