Le fait de traverser la voie ferrée, a fortiori quand il s'agit d'un passage à niveau non gardé, cela risque bien de finir mal. En effet, depuis le mois d'août 2009, pas moins de quatre accidents mortels sur la voie ferrée ont été dénombrés à travers le territoire de la wilaya de Bouira et quatre personnes y ont laissé la vie. Le passage à niveau du chef-lieu communal d'Al Adjiba et celui se trouvant à Ouled Bouchia, petite bourgade située à la sortie est de la ville de Bouira, sont les deux points noirs ayant enregistré le plus de victimes. Le danger y plane à chaque instant. La réalisation de ponts et passerelles sur le chemin de fer, ou l'éloignement de la ligne ferroviaire des milieux urbains, demeurerait l'unique solution. Cependant, est-il possible de réaliser des dizaines de ponts et de passerelles ? Cela semble impossible du fait que le long du chemin de fer traversant d'ouest en est la wilaya de Bouira, il existe une soixantaine de passages à niveau non gardés et sans aucune signalisation, selon des statistiques recueillies auprès de la SNTF de Bouira. Et cela, sans compter les autres passages qui ont été ouverts par des citoyens, dans plusieurs localités rurales traversée par la ligne ferroviaire. Pour résoudre cette problématique, la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) semble bien dépassée. Les citoyens ne savent plus quoi faire. «Pour traverser la voie ferrée, il faut connaître l'heure du passage du train. Et le pire dans tout cela, c'est que nous ne pouvons pas apercevoir le train en provenance d'Alger», nous dira un transporteur assurant la ligne Bouira-Ighil Boumouren, dans la commune d'Aït Lâaziz. Plusieurs automobilistes y ont laissé leur vie après avoir été percutés par un train. D'aucuns estiment qu'en dépit de graves accidents qui sont survenus sur la voie ferrée, la SNTF n'a pas encore pris toutes les mesures adéquates pour sécuriser ses lignes. Mêmes les écoliers ne sont pas à l'abri du danger de la voie ferrée. Plusieurs établissements scolaires se trouvent à quelques mètres du chemin de fer. L'on cite, l'école primaire du quartier Oued D'hous de Bouira, ainsi qu'un autre établissement au village de Bouaïche, à l'est de Bechloul. Il est aussi à souligner, que les citoyens ne sont pas restés de marbre face aux proportions que prend le phénomène des risques le long de la voie ferrée. Les citoyens ayant lancé des protestations, il y a quelques mois, dans la commune d'Al Adjiba, avaient pour revendication l'affectation d'un gardien au passage à niveau et la préservation de la sécurité des habitants. À cela, s'ajoutent les cités et les chefs-lieux de communes traversés par la voie ferrée, à l'image du chef-lieu de wilaya de Bouira, El Asnam, Bechloul et Al Adjiba. Par ailleurs, afin de mettre un terme à la tragédie ferroviaire, on apprend que des travaux seront lancés dans les prochaines semaines pour réinstaller des équipements à travers les passages dangereux, à l'image du passage à niveau d'Al Adjiba où un agent a été affecté, mais cela après avoir ôté la vie à deux personnes de la localité.