L'initiative lancée par la fondation Desertec commence à donner ses premiers résultats. 12 compagnies, en majorité allemandes, ont signé, hier à Munich, un mémorandum d'entente. Selon la fondation, « 12 entreprises ont signé, aujourd'hui lundi à Munich, un protocole d'accord en vue de créer un bureau d'études : Desertec Industrial Initiative (DII) ». « Cette initiative a pour objet l'analyse et la mise en place d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique en faveur d'une production d'énergie sans émission de CO2 dans les déserts d'Afrique du Nord. Le concept Desertec, conçu et réalisé par l'initiative Trec du Club de Rome, décrit les perspectives d'un approvisionnement électrique durable pour toutes les régions du monde avec accès au potentiel énergétique des déserts », précise le protocole signé. Les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (Mena), sont les suivantes : ABB, Abengoa Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.On, HSH Nordbank, MAN Solar, Millénium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, Schott Solar, Siemens », ajoute le texte. Mis à part Cevital (Algérie), ABB (Suisse) et Abengoa (Espagne), les autres sociétés sont allemandes. Parmi les missions du bureau d'études qui doit être créé au plus tard le 31 octobre 2009 figure « l'élaboration de plans d'exploitation concrets et de projets de financement associés, ainsi que le lancement des préparatifs industriels pour la construction d'un grand nombre de centrales solaires thermiques interconnectées et réparties dans toute la région Mena ». L'objectif serait de couvrir les besoins en électricité de l'Europe à hauteur de 15% et une part considérable des besoins en électricité des pays producteurs situés dans le Sud. Les plans d'investissement que doit initier le bureau devraient être réalisables dans un délai de 3 ans. Les entreprises qui s'impliqueraient y trouveraient des perspectives commerciales et des potentiels économiques, écologiques et sociétaux liés au projet, selon ses concepteurs, qui citent « une sécurité énergétique renforcée dans les pays ue et Mena, des perspectives de croissance et de développement pour la région Mena grâce aux énormes investissements réalisés par les investisseurs privés, une garantie du futur approvisionnement en eau potable dans les pays Mena grâce à l'utilisation du surplus d'énergie dans des usines de dessalement d'eau de mer et une réduction des émissions de carbone et, donc, une contribution non négligeable pour soutenir les objectifs de protection du climat de l'Union européenne et du gouvernement allemand ».Les concepteurs du projet comptent attirer des investissements se chiffrant à 400 milliards d'euros. Le bureau d'études spécialisé DII, qui sera créé sous forme de Sarl régie par le droit allemand, pourra être rejoint par d'autres entreprises, selon le protocole signé.