Le groupe privé algérien Cevital, présent déjà dans d'innombrables secteurs d'activités, se lance dans un nouveau créneau, il s'agit de l'énergie solaire. Le groupe envisage de réaliser une centrale électrique solaire. Rencontré, hier, en marge d'une conférence de presse animée par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'environnement et du Tourisme, le P-DG du groupe Cevital, M. Issad Rebrab, a précisé que "nous sommes entrain de développer un projet que nous allons lancer prochainement, il s'agit d'une centrale électrique 100% solaire", a-t-il dit sans donner plus de détails sur le projet. Pour y arriver, Cevital a entamé, il y a quelques mois, des discussions avec plusieurs sociétés américaines, allemandes, françaises et italiennes possédant la technologie de construction de centrales électriques thermiques solaires. Les discussions concernent l'établissement d'un partenariat pour la construction dans le Sahara algérien d'un prototype de centrale électrique thermique solaire. Selon une étude réalisée par l'Agence spatiale allemande, l'Algérie recèle le plus important potentiel solaire dans tout le Bassin méditerranéen, avec un volume annuel estimé à 169.000 tétra Wh en énergie thermique solaire, 14 tétra Wh en énergie solaire photovoltaïque et 35 tétra Wh en énergie éolienne. Le volume du potentiel solaire de l'Algérie équivaut le décuple de celui de son potentiel en gaz naturel découvert jusqu'à présent à Hassi R'mel, indique la même étude. A noter que le groupe privé algérien Cevital fait partie des 12 compagnies, en majorité allemandes, qui ont signé, le 13 juillet dernier à Munich, un mémorandum d'entente en vue de créer un bureau d'études : Desertec Industrial Initiative (DII). Cette initiative a pour objet l'analyse et la mise en place d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique en faveur d'une production d'énergie sans émission de CO2 dans les déserts d'Afrique du Nord. D'un coût global avoisinant les 400 milliards d'euros, ce projet vise la construction d'un vaste réseau de centrales solaires dans le nord de l'Afrique et au Moyen-Orient pour alimenter l'Europe en énergie. Parmi les signataires de ce plan d'investissement, figurent les principaux acteurs européens du solaire thermique. En tête, les deux géants allemands de l'énergie EON et RWE. Il s'agit également de Deutsche Bank, du groupe Siemens (qui à la fois construit des turbines à vapeur géantes pour ce type de centrales et des lignes de transmission électrique), du groupe solaire allemands Solar Millenium (qui projette des centrales thermiques géantes en Californie) et son concurrent Schott Solar, de la société d'ingénierie M+W Zander et la banque allemande HSH Nordbank.