Paris de notre correspondant Faire Paris-New York avec seulement 10 euros (1000 dinars), ParisMilan ou Casablanca avec zéro euro, c'est le pari que s'est lancé le président de la compagnie à bas prix Ryanair. A condition de voyager debout, payer l'accès aux toilettes et acheter son repas ou son sandwich à l'intérieur de l'avion.Pour parer à la chute vertigineuse de leurs bénéfices et réduire les coûts d'exploitation, les compagnies aériennes cherchent à trouver de nouvelles pistes leur permettant de renflouer leurs caisses. A l'exemple de Ryanair (compagnie irlandaise reliant essentiellement les villes d'Europe et des Etats-Unis) qui réfléchit à la façon de faire voyager, dans un futur très proche, ses clients gratuitement. Selon son directeur général Michael O'Leary, qui a déjà popularisé les voyages « low cost » (bas prix), la formule est possible. Elle exige de ceux qui veulent y adhérer quelques petits sacrifices. Un, voyager debout, deux, payer l'accès aux toilettes à l'intérieur de l'avion, trois, régler la facture de son sandwich ou de son repas consommé à bord et enfin déposer soi-même ses bagages au pied de l'appareil. C'est avec ce nouveau concept que le DG de Ryanair compte lancer, d'ici à trois ans, des vols Paris-New York à 10 euros (1000 dinars), et ParisMilan ou Barcelone à zéro euro. Dans un entretien accordé au journal le Parisien, il dit avoir demandé à Boeing de réfléchir à des avions dans lesquels certains passagers pourraient voyager debout ou adossés à des hauts tabourets. Mais tous seront équipés de ceintures ou d'harnais de sécurité. Si la formule semble choquer certains au vu des dernières catastrophes aériennes (Yemenia et vol Rio-Paris), elle séduit en revanche les jeunes, les étudiants et les chômeurs. Beaucoup acceptent finalement l'idée de faire un voyage d'une heure ou deux en position verticale. L'essentiel, disent-ils, est d'arriver à destination sain et sauf. Concrètement, l'idée consiste à supprimer quelques sièges à l'arrière de l'avion (une centaine environ) pour les remplacer avec des barres auxquelles peuvent s'accrocher les voyageurs et des tabourets de façon à avoir la position « debout assis ». Mais force est de constater que cette révolution n'est pas nouvelle en Europe et aux Etats-Unis. Un voyageur algérien en a fait déjà l'expérience. Il a payé son billet d'avion Paris-Venise à 1 euro. Mais combien fut grande sa surprise de constater à l'aéroport les nombreuses dépenses dont il faut s'acquitter (taxes d'aéroport, frais pour l'enregistrement en ligne, frais d'embarquement des bagages en soute, frais d'administration et de dossier…), autant d'impositions qui font que le billet acheté initialement à 1 euro vous revient finalement à 50 ou 100 euros. Ce qui n'est pas en soi une mauvaise chose, d'autant plus que les standards de sécurité sont totalement respectés et ne diffèrent en rien de ceux observés au sein des grandes compagnies nationales. Alors les voyages gratuits sont-ils une vérité ou juste un moyen marketing pour attirer plus de clientèle ? Pour le président de Ryanair, c'est une réalité économique qui s'imposera à tout le monde. Ainsi, prédit-il, dans cinq ou dix ans, il ne restera en Europe que Lufthansa, Air France, British Airways et Ryanair. Les autres auront fusionné ou absorbés. Comment Air Algérie va-t-elle se comporter vis-à-vis de cette révolution tarifaire ? A voir la bureaucratie qui la caractérise et les enjeux idéologiques et économiques dont elle fait l'objet, il n'est pas dit qu'elle ne sera pas dépassée par toutes ces évolutions commerciales et tarifaires, comme c'est déjà le cas…