C'est en somme la revendication exprimée par les participants à la conférence-débat organisée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid. «Ce code doit être impérativement transparent. La commission d'attribution des marchés doit assurer une répartition équitable des chances de tous les souscripteurs», a plaidé Habib Youcefi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA). L'attribution des marchés publics est devenue, de l'avis de plusieurs observateurs, une niche où prospèrent toutes sortes de pratiques liées à la corruption. Le gouvernement s'attelle à la révision de l'actuel dispositif, en portant la préférence nationale à 20%, voire 25%, contre 15% actuellement. M. Yousfi n'a pas manqué de faire remarquer que l'ancien code des marchés publics «avait dressé une kyrielle de barrières» qui ne permettaient pas aux entreprises algériennes d'accéder aux marchés publics. «Aujourd'hui, l'entreprise nationale doit être une partie prenante avec les sociétés étrangères dans la réalisation des projets», souhaite-t-il, en plaidant pour une révision des délais d'exécution des projets et l'approvisionnement régulier en matériaux de construction de manière à permettre aux sociétés algériennes de conduire leurs projets dans la sérénité. Même son de cloche du côté de Djamel Djerrad, expert-comptable. «Le problème se situe au niveau des procédures relatives à l'octroi des marchés. Elles doivent être claires, transparentes et compréhensibles», dira-t-il, en estimant que les modifications doivent prendre en charge le niveau de soumission, les problèmes des délais et des cautions. «Le code des marchés publics est synonyme de gestion des deniers publics et l'Etat se doit de rendre compte de cette gestion», a-t-il insisté. M. Yahiaoui, expert en entreprises, a rappelé que les critères actuels d'accès aux marchés posent de sérieux problèmes aux entreprises. «Il faut revoir les procédures afin de permettre aux entreprises algériennes d'avoir des parts de marché et d'intégrer les sociétés étrangères. Ceci en vue de faciliter le transfert du savoir-faire», recommande-t-il. Pour sa part, Mouloud Kheloufi, président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), a souligné que son organisation n'a pas cessé d'interpeller le gouvernement afin d'asseoir des mécanismes de transparence dans l'octroi des marchés publics. «Nous avons adressé 27 propositions au Premier ministre», a-t-il affirmé. Parmi les recommandations émises : l'instauration d'une commission paritaire de recours des marchés publics au niveau local et national pour une meilleure équité dans l'attribution des marchés et la régularisation, par une loi, des questions relatives à la sous-traitance et des travaux à la tâche. Laïb Slimane, secrétaire général de Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB), a abondé dans le même sens que les autres intervenants. «Nous souhaitons que la révision du code actuel soit porteuse de transparence», dira-t-il. Notons que les responsables des ministères de la PME et des Finances ont décliné l'invitation adressée par le quotidien El Moudjahid.