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La coopérative artistique «Perséphone» (Sétif) : Hauts-Plateaux de scène
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2010

Cette expérience leur a permis de partager de vives dynamiques et de côtoyer d'autres passionnés d'art, tels que les membres de Chrysalide d'Alger ou ceux de Gertrude II de Lyon qui ont contribué à faire mûrir leurs réflexions artistiques et leur ont surtout fait découvrir un programme passionnant, intitulé Noir sur blanc. De 2005 à 2009, ces «perséphoniens» ont allègrement œuvré pour l'épanouissement de Noir sur blanc (organisation de manifestations artistiques, participation aux formations culturelles, créations…), aussi bien à Sétif qu'à Alger, Jijel ou Lyon. Mais, afin d'assurer leur autonomie créative et formative, afin de disposer de conditions favorables permettant d'avancer, de découvrir, de rechercher et de créer, ils ont éprouvé le besoin de fonder leur propre coopérative artistique.
Soutenus par Gertrude II, ils ont suivi moult démarches afin que Perséphone voie enfin le jour le 23 septembre 2009 et devienne, par conséquent, partenaire officiel du programme Noir sur blanc. La nouvelle coopérative se veut une sphère d'initiatives, tournant autour de la création artistique et de la formation culturelle, un centre de découvertes, d'innovations, d'échange et de partage et ce, en concrétisant un aller-retour permanent entre trois mouvements : actions (lecture publique, sessions slam, scènes ouvertes…), formations (ateliers d'écriture, de slam et de théâtre) et créations (théâtre, slam, cinéma et arts plastiques). Le but premier de Perséphone est de former, de créer, d'innover et de susciter l'envoûtement comme le suggère le nom de l'association.
Dans la mythologie grecque, en effet, Perséphone est la déesse des enfers. Fille de Zeus et de Déméter, cette déesse finit par représenter le cycle des saisons mais, aussi et surtout, par symboliser la vie et la résurrection. En astronomie, Perséphone est le nom donné à une planète hypothétique du système solaire située au-delà de Neptune. En jonglerie syllabique – activité de prédilection des membres de la coopérative – Perséphone serait le porte-parole de celui ou celle qui «perd ses phones». Elle représente, selon les propos perséphoniens, «l'élément principal d'une molécule accumulant verve et sève, accaparant coin et recoin, outrepassant espace et temps». «Perséphone perce phones, déchiquette tympans, estampe vision, affecte parole et guillotine silence» à chaque fois qu'elle dit, qu'elle hurle, qu'elle crie et s'exprime.
Le premier projet de cette coopérative artistique, dans le cadre du programme Noir sur blanc, a consisté en une résidence de création Slam/Théâtre qui s'est déroulée à Sétif, du 25 septembre au 3 octobre 2009 à l'Amphithéâtre de la maison de jeunes du 11 décembre 1960 et au Théâtre municipal de la ville, avec le soutien de l'association El-Rajaâ, de l'APC de Sétif et l'appui des associations Chrysalide et Gertrude II. Cette résidence de création a offert à «Rime Urbaine», le groupe de Slam de Perséphone, la possibilité de mettre en œuvre un spectacle Slam/Théâtre intitulé Cobayland. Cette création est une innovation centrée sur des acrobaties sonores et sémantiques, une représentation théâtrale écrite par les membres de Rime Urbaine (Artémissaire, Azayko et Dalai-Slama) et mise en scène par la talentueuse Monique Hervouët de la compagnie Banquet d'Avril (Nantes).
Cobayland, selon les propos perséphoniens, est «une idée, un esprit, une personne, un couple, une famille, un foyer, un quartier, un patelin, une ville, une contrée, un pays, un continent, une terre, un univers à lui seul». La première représentation de cette poésie contemporaine théâtralisée, aussi originale qu'intéressante, a eu lieu le 3 octobre 2009 au Théâtre municipal de Sétif. Aujourd'hui, la volonté de slalomer sur d'autres scènes, accapare l'esprit perséphonien qui se veut diseur de mots sur tout le territoire algérien.
Après avoir créé, partagé, envoûté, Perséphone a épaulé de jeunes artistes en herbe. Des chanteurs de r'nb', des rockeurs, des rappeurs, des slameurs, des musiciens, des danseurs de break-dance et des traceurs (pratiquants de parkour, une activité sportive de plus en plus en vogue à Sétif) ont valsé sur la scène de la grande salle de la Maison de la culture de Sétif, le 21 novembre 2009. «Sentir l'enthousiasme des autres, écouter leurs applaudissements et voir leur admiration : quel bonheur !», nous a confié l'un des danseurs de break-dance. Dans une salle comble, durant près de trois heures, ces jeunes virtuoses ont badiné sur scène et ont été vivement adulés. Cette représentation, baptisée «Des foules et vous !» (que de jeux de mots…), en plus d'être une aubaine pour des jeunes amoureux de la scène, a été organisée au profit des enfants malades admis au CHU de Sétif.
Le public sétifien, aussi bon que généreux, est venu ce jour-là découvrir des artistes en herbe, tenant des sacs remplis de cadeaux divers et variés (jouets, peluches, poupées, jeux instructifs, contes pour enfants…). La veille de l'Aïd, les membres de Perséphone ont eu recours à une première distribution de cadeaux. Quelques jours après, les cadeaux abondaient encore. Une seconde distribution a donc été programmée au même hôpital et d'autres enfants malades en ont bénéficié. Cette acte de générosité ne sera pas l'unique initiative dans l'histoire perséphonienne. D'autres spectacles et scènes ouvertes au profit des enfants malades seront organisés tout au long de l'année 2010. Divertir, tendre les bras, voir se dessiner un sourire sur un visage juvénile, tel est l'esprit perséphonien.
Une autre activité, et pas des moindres, a été entreprise ces derniers temps. Un atelier d'écriture Slam permettant à tous les adeptes de cette poésie urbaine de jongler avec sens et sons. Un jeune public – universitaires, lycéens et même collégiens – se précipite chaque samedi, depuis le 19 décembre dernier, à 9h30 au Théâtre municipal de Sétif, afin d'écrire et mettre en espace ses écrits. Ces ateliers sont animés par les membres de Perséphone. Ces derniers ont d'ailleurs animé un atelier Slam hebdomadaire à l'Université Ferhat Abbas de Sétif en 2008 et à l'ODEJ de Sétif en 2009. Les ateliers doivent donner naissance à des sessions Slam mensuelles, aussi bien au Théâtre de Sétif que dans des cafés/restaurants, une nouvelle initiative dans la ville de Sétif qui ne peut que susciter la curiosité du public. Une autre activité est prévue pour 2010 : le théâtre à domicile.
Les perséphoniens proposent à leur public aussi bien des pièces théâtrales que des spectacles Slam et des lectures publiques. Afin de recevoir une représentation chez soi, une seule contrainte : inviter au moins 8 personnes et prévoir quelques nourritures terrestres à l'issue du spectacle.
Les perséphoniens ont d'autres projets, dont une première en Algérie, sinon dans le monde arabe, un Festival de Slam qui devrait se tenir en septembre, durant une semaine, avec des slameurs algériens et européens. Dans sa recherche de soutiens, Persephone a enfin croisé le chemin de son premier mécène, la SPA Mami. Le limonadier sétifien bien connu a tout de suite apporté son soutien à ces jeunes créatifs, ce qui l'honore. Une tournée cobaylandienne, des ateliers d'écriture, des sessions slam, des scènes ouvertes au profit des enfants malades et du théâtre à domicile : tels sont les projets perséphoniens pour l'année 2010. Imaginer, créer, insuffler ses idées, hurler ses pensées, tendre les bras, ravir : tel est l'esprit perséphonien.


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