Les infrastructures sanitaires dont dispose la commune de La Chiffa, où la population dépasse les 36 000 habitants, se limitent à trois salles de soins et à un centre de santé situé au centre-ville. Ces établissements de santé de proximité sont loin de répondre aux normes requises en termes d'organisation et de fonctionnement. Le centre de santé du chef-lieu de la commune s'avère trop exigu pour répondre favorablement à une demande de soins en perpétuelle progression. Cette structure dispose d'un seul bureau pour la consultation en médecine générale, et il est utilisé simultanément pour les consultations spécialisées, assurées trois fois par semaine par un dermatologue et un rhumatologue, alors que le neurologue n'a pas encore rejoint son poste. Les deux salles d'attente de ce centre, souvent prises d'assaut dès les premières heures de la matinée, ne suffisent guère à contenir le flux important de malades (plus de 60 patients consultés par jour). Quant au service de la protection maternelle et infantile, il est situé de l'autre côté de la rue, dans des locaux minuscules, alors qu'il assure la vaccination, presque quotidiennement, et en fonction d'un programme pré-établi à une cinquantaine d'enfants. Ce service ne dispose que d'une salle d'attente après que l'autre ait été transformée en salle de consultation. Il fonctionne sans la présence d'une sage-femme, essentielle pourtant dans le suivi des parturientes. Plus grave encore, du fait de l'absence d'ambulances au niveau des différentes structures de santé publique de la commune de la Chiffa, les malades nécessitant une hospitalisation doivent compter sur leurs moyens pour être évacués vers les hôpitaux territorialement compétents, à savoir ceux du chef-lieu de la wilaya, à une dizaine de kilomètres à l'est de la commune, ou vers les services des urgences d'El Affroun ou de Mouzaïa. C'est dire que la commune de La Chiffa nécessite en urgence la réalisation et l'aménagement de structures de soins équipées en matériel médical. Selon un responsable du secteur, le wali de Blida, lors de sa dernière visite dans cette commune, avait donné son accord de principe pour l'extension de l'actuel centre de soins. Dans cet ordre d'idées, une circulaire du ministère de la Santé demande aux autorités concernées de veiller à la réalisation et à la réhabilitation des salles de soins. Il est également demandé «de veiller au redimensionnement des salles de soins qui existent et à les équiper pour leur permettre de mener à bien leurs nouvelles missions». Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle carte sanitaire, le centre de santé de La Chiffa devra être transformé en polyclinique. Or ce projet demeure encore non exécuté par l'APC depuis l'année 2007. «Les discussions sont en cours pour transférer cette structure vers les locaux actuellement occupés par la direction régionale des impôts. Il s'agit d'un bien communal que nous allons aménager en polyclinique afin de répondre aux besoins de la population de La Chiffa en matière de soins, et de désengorger la polyclinique de Mouzaïa», affirme le docteur Megtaoui Khelil, directeur de l'EPSP de Mouzaïa. D'après lui, ses services ont déjà exprimé leurs besoins auprès de la tutelle pour le recrutement de personnel médical et paramédical, afin d'assurer une bonne couverture sanitaire. De même, le projet relatif à l'acquisition d'ambulances pour les centres sanitaires de la Chiffa est en cours de concrétisation. Le Dr Meguetaoui conclura en lançant un appel aux collectivités locales pour la réhabilitation et l'extension des centres de santé et leur transformation en polycliniques, ainsi que la réalisation de salles de soins ; sachant que ces objectifs relèvent de la responsabilité des assemblées populaires communales.