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Les Algériens écrasés par la bureaucratie
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2010

Pour les nouveaux documents (passeport et carte d'identité biométriques), la tâche est déjà trop compliquée : il faut constituer un dossier de 12 pièces plus difficiles à obtenir les unes que les autres. Il s'agit d'abord d'un extrait de naissance n°12 S, un document unique qui devrait être signé par le premier magistrat de la commune en personne.
Quel est le secret de ce nouveau document ? Les Algériens sont toujours intrigués. «A mon avis, l'acte de naissance n°12 suffit largement pour identifier son titulaire. Il est établi selon les informations enregistrées sur le registre de l'état civil. Donc il est fiable», soutient une sexagénaire que nous avons rencontré, hier à l'APC de Sidi M'hamed, à Alger. Dans cette commune, un guichet spécial (au 1er étage) est consacré à l'établissement de l'extrait de naissance n°12 S. Pour notre interlocutrice, «la création de ce nouveau document ne vise en réalité qu'à compliquer la vie du citoyen». Au 12 S, il faut ajouter les extraits de naissance n°12 du père et de la mère du prétendant au passeport qu'il faut retirer de la commune de naissance de chacun d'entre eux. Rien que pour ces trois documents, le demandeur de passeport biométrique devra prendre un congé d'une semaine au minimum.
Soupçons sur l'identité de 36 millions d'Algériens ?
«Si les parents sont issus de deux wilayas différentes, la tâche devient encore plus compliquée. C'est mon cas. Je dois me rendre au moins trois ou quatre fois à Médéa et à Blida pour obtenir les actes de naissance de mon père et de ma mère. Si j'ai de la chance, je ne tomberai pas dans une période où il y a pénurie d'imprimés. C'est ma hantise. J'en ai déjà fait l'expérience par le passé», nous raconte Nabil, qui s'apprête à établir son passeport pour la première fois. «Une fois, j'ai dû attendre 15 jours pour avoir deux exemplaires de l'extrait de naissance de mon père», ajoute-t-il.
Ici à Alger, le problème des imprimés de l'acte de naissance n°12 ne se pose pas de la même manière. Du moins ces derniers jours. Pour les Algérois, c'est la durée nécessaire pour l'établissement d'un acte de naissance qui pose problème. «Tu dois formuler ta demande selon ta date de naissance et le document sera prêt dans une heure environ», explique un agent de l'APC d'Alger-Centre. La salle d'attente du service de l'état civil de cette dernière est pleine comme un œuf. Tout le monde, ou la majorité des personnes présentes veulent demander un extrait de naissance. Leur attente risque d'être longue. «J'était ici à 8h. Il est 9h, je n'ai pas encore eu ce que je voulais : un acte de naissance», affirme Ahmed, la trentaine. Il a pris ses précautions. «Je savais que ça prendrait beaucoup du temps, j'ai décidé alors de ne pas aller au boulot aujourd'hui. Je me suis libéré pour toute la journée», soutient-il.
La situation est la même dans plusieurs communes du pays. Pour établir un petit dossier constitué d'un acte de naissance, d'un certificat de résidence, d'une fiche familiale ou d'une fiche individuelle, il faut une, voire deux ou trois journées. Beaucoup reste à faire pour réaliser la modernisation de l'état civil… De combien de jours a-t-on besoin pour constituer un dossier de 12 pièces pour le passeport biométrique ? En plus des commentaires sur la surcharge du dossier, les citoyens s'interrogent même sur la finalité de toutes ses nouvelles procédures. «Il paraît que Zerhouni doute de notre algérianité», ironise un quinquagénaire.
Les responsables de l'administration communale, eux, prennent la question très au sérieux. «Exiger un nouvel extrait de naissance et un témoin pour établir un passeport est lourd de sens. Cela veut dire que le ministère remet en cause tout le travail accompli par l'administration, depuis l'indépendance à nos jours. Si les autorités doutaient du travail de l'administration, pourquoi ont-elles attendu jusqu'à aujourd'hui pour tenter de rectifier le tir ?», relève un agent qui a requis l'anonymat.
«Le ministère a mis en œuvre son propre projet»
Outre le côté bureaucratique du projet, les critiques concernent aussi l'atteinte à la vie privée des Algériens. En effet, les demandeurs de passeport et de carte d'identité biométriques doivent fournir des informations plus intimes, qui concernent notamment leurs fréquentations. «C'est un véritable fichage des Algériens», dénoncent des militants des droits de l'homme. Mais il paraît que le ministère de l'Intérieur n'a pas pris en considération les recommandations de la commission chargée de préparer le projet du nouveau passeport. «La commission a travaillé sur le projet pendant une année et demie. Toutefois, aucune de ses recommandations n'a été prise en considération. Le ministère a mis en œuvre son propre projet», déplore un chef de daïra à Alger.


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