En 4e année primaire, l'introduction annonce que «l'Algérie fait partie du Maghreb arabe, lui-même fait partie de la nation arabe», mais rappelle que dans l'antiquité, «le royaume numide s'est constitué après l'unification de la Numidie orientale et occidentale» et cite trois grands rois, Syphax, Massinissa et Jugurtha. Colonisé militairement par «les Romains qui ont poussé les Numides vers les montagnes», le pays est soumis à la domination romaine, qui «contrôle ses territoires, spolie les droits de son peuple en effaçant sa culture et ses traditions», citant «la révolte populaire de Takfarinas» comme preuve que les «Numides n'ont jamais accepté les invasions étrangères». C'est en première année moyenne que les détails apparaissent, par la question du peuplement du Maghreb, «mélange de peuples de la Méditerranée et du désert». Les manuels scolaires expliquent pourtant que les premiers habitants sont «les Amazighs, arrivés du Nord de l'Iran en passant par la Syrie (Cham) et l'Egypte», tout en soulevant une autre thèse, «les Amazighs sont des tribus aryennes qui ont migré du Nord de l'Iran vers l'Anatolie (Turquie), puis sont passés en Europe pour finir par arriver au Maghreb en traversant le Détroit de Gibraltar». Sur la question de la dénomination, ils sont appelés «Amazighs», qui signifie «hommes libres», en référence à leur ancêtre premier, Amazigh, qui serait l'un des enfants de Noé, rappelant que «les Français ont désigné par le vocable Berbères ceux qui parlaient la langue amazighe, dans le but de diviser les peuples et d'attenter à l'unité nationale, en Algérie et au Maroc». Les grands royaumes numides sont cités, ainsi que la généalogie du plus célèbre de ses dirigeants, Massinissa, et parmi les anciens rois sont cités Ilmès (probablement Ilès), Narfès (Naravas) et Hiarbas, roi numide «qui a offert un bout de Tunisie aux Phéniciens pour créer Carthage», erreur historique puisque ce roi, descendant de Massinissa, a régné de 106 à 80 avant-J. C., alors que Carthage a été fondée en 800 avant-J. C. Le tamazight est reconnu comme «la langue des Amazighs, transcrite à l'aide d'un alphabet d'origine phénicienne, plus tard différencié pour donner l'alphabet tifinagh actuel». Au chapitre de la vie sociale enfin, les manuels rappellent que «la femme amazighe jouissait d'une grande liberté, pouvait choisir son mari, était associée au pouvoir et était à la tête de royaumes», citant «la Kahina ou Dihya, chef des tribus des Aurès, et Tin Hinan, reine des Touareg du Sahara algérien». Tout un enseignement qui doit son existence aux conséquences du printemps berbère et de la reconnaissance constitutionnelle du fait amazigh, les anciens manuels scolaires étant très discrets sur cette question.