De cet héritage, il faut éliminer ce qui est mauvais, faire rayonner ce qui est bon, beau, non seulement le préserver, mais encore l'enrichir. Le Théâtre régional de Batna a présenté dimanche dernier, devant un parterre de journalistes, une conférence de presse au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, animée par la réalisatrice, Mme Sonia, pour présenter la pièce théâtrale intitulée Jugurtha de Khaled Bouali. La Numidie est peuplée de Berbères répartis en différentes tribus. Les Romains désignent les tribus de la partie orientale sous le nom de Massyles de Mis Ilès, Ilès étant l'arrière-grand-père de Massinissa et celles de la partie occidentale sous celui de Massaessyles. Les Berbères sont alors utilisés par les Carthaginois comme cavaliers. Au cours de la Deuxième guerre punique, les Massaesyles, commandés par Syphax, sont alliés à Carthage, tandis que les Massaeyles, commandés par Massinissa, s'allient à Rome, après avoir été spoliés par Syphax. A la fin de la guerre, les Romains attribuent tout le territoire numide à Massinissa. Son nouveau territoire entoure désormais celui de Carthage, sauf du côté de la mer. En 148, à la mort de Massinissa, Scipion Emilien partage la Numidie entre les trois fils du roi. De même, Rome oblige Micipsa, dernier fils de Massinissa, à partager sa part entre ses deux fils et le fils naturel de son frère, Jugurtha. Ce dernier, voulant restaurer l'unité du royaume, fait assassiner ses cousins, et, en 113, se rebelle contre Rome à qui il va infliger de sévères défaites au cours d'une guerre longue et difficile qui durera de 111 à 105. Incapables de remporter une victoire militaire, les Romains usent de traîtrise pour le capturer. En 105, à la faveur d'un guet-apens, Jugurtha est livré par Bocchus, son beau-père et jusque-là son allié, à Sylla qui avait soudoyé l'entourage de ce dernier. La Numidie est partagée: sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome. La pièce est une tragédie historique de douze tableaux. Une armada de comédiens dont le nombre est de 33 réussiront la gageure de parler vrai de l'Algérie profonde, de débattre de sujets hautement identitaires et de développer des thèses abstraites trop bien construites sur le parcours du roi Jugurtha, (le cauchemar de Rome). Jugurtha, ou Yugurthen en berbère, est un roi de Numidie né vers 160 avant Jésus-Christ, mort vers 104 avant Jésus Christ. Personnalité de valeur, il s'oppose durant sept ans à la puissance romaine, entre 111 et 105. Jugurtha est le petit-fils du roi numide Massinissa. Comme c'est un successeur potentiel, Micipsa, roi de la Numidie à l'époque, veut se débarrasser de Jugurtha en l'envoyant en Hispanie (Espagne) combattre avec les troupes auxiliaires de l'armée romaine. Jugurtha se montre brave et courageux, et l'armée numide et romaine sont victorieuses à Numance. Rome envoie une lettre à Micipsa qui l'influence. Il laisse après sa mort le trône à son neveu et fils adoptif Jugurtha. Pour régner seul, Jugurtha élimine ses cousins Hiempsal et Adherbal qui le haïssent et le méprisent pour son ascendance maternelle. Il utilise la ruse et la corruption pour éviter que Rome ne remette en cause son accession au trône. Au terme d'une longue guerre, il est livré aux Romains par son beau-père Bocchus, roi de Maurétanie en 105. Jugurtha meurt en captivité vers 104. Dans cette pièce l'histoire sera revisitée. Ça sera un voyage dans le temps. S'agit-il de préserver l'identité nationale? On pourrait l'interpréter comme la préservation des liens de sang, des moeurs et coutumes, strictement traditionnels. Plutôt nourrir et développer l'identité culturelle marquée par l'histoire, la langue, la culture, l'art, le style de vie...De cet héritage, il faut en éliminer ce qui est mauvais, faire rayonner ce qui est bon, beau, non seulement le préserver, mais encore l'enrichir.