En dépit du fait que les risques aient été signalés par la presse et les rapports établis par les services de la DUC, les autorités locales restent insensibles aux doléances des habitants de la cité des 116 logements évolutifs de Didouche Mourad. Une dizaine d'habitations de cette cité, attribuées en 2000 dans le cadre du programme de wilaya et érigées sur une butte surplombant la zone industrielle Aïssa Ben'mida, sont en effet menacées d'effondrement suite à un important glissement de terrain provoqué par des travaux de terrassement entrepris en 2001 par la briqueterie SAFCER, située en contrebas. L'association El Moustaqbal, représentant les habitants de ce lotissement, n'a eu de cesse depuis d'alerter l'opinion publique sur le danger, omniprésent, qui guette les résidants de la cité. Il nous a été d'ailleurs donné de constater, une nouvelle fois, sur place l'ampleur des dégâts occasionnés par lesdits travaux de terrassement qui ont fortement fait bouger le sol, de nature argileuse, mettant en danger d'écroulement immédiat dix logements de cette cité, numérotés du 58 au 67. À signaler que deux d'entre eux ont été évacués en 2009 suite à l'effondrement des murs porteurs sous le double effet de l'affaissement de terrain et des intempéries. En outre, d'autres effondrements sont à craindre, d'autant qu'aucune mesure préventive n'a été prise à ce jour. Les habitants signalent, par ailleurs, la rupture des canalisations principales d'AEP et d'évacuation des eaux usées de la cité, ce qui laisse planer le risque d'une cross-connexion. Notons cependant que l'entreprise SAFCER avait entamé la construction d'un mur de soutènement en mai 2006 pour tenter de juguler le phénomène de glissement de terrain, mais les travaux ont été interrompus avant l'achèvement du mur en question au mois d'août de la même année, affirment les représentants des habitants. Ces derniers se disent ouverts à toutes les propositions y compris au transfert des habitants des constructions menacées vers un autre site en précisant que le wali, lors de sa visite en 2005, les avait chargés de soumettre une proposition de choix de terrain concrète pouvant servir à l'implantation d'une dizaine de logements évolutifs, en l'occurrence ceux concernés directement par le glissement de terrain, en compensation des habitations considérées comme étant dans un état de dégradation avancé. Des solutions existent Une correspondance a été alors adressée au mois de juin 2005 au président de l'APC de Didouche Mourad dans laquelle l'association soumet la proposition de reconstruction de dix logements sur un terrain d'assiette située à l'entrée de la ville, appuyée par un plan d'implantation prenant en compte les avantages que présente le site choisi en matière de coût et de viabilisation. Cette proposition, aussi bien que plusieurs correspondances et demandes d'audience adressées au wali, sont demeurées lettre morte, nous précisera le président de l'association El Moustaqbal. Et d'ajouter : « Après avoir frappé à toutes les portes en vain, certains d'entre nous, par crainte pour leur vie, ont préféré déménager et vivent désormais chez des proches alors que nous avons tout investi dans ces logements. Les solutions pourtant existent pour peu que les autorités concernées, notamment le chef de daïra de Hamma Bouziane et le wali, veuillent bien nous écouter. Nous sommes disposés à étudier toute proposition de relogement sérieuse. » Soulignons, par ailleurs, que nous avons joint au téléphone le président de l'APC de Didouche Mourad qui nous a affirmé qu'il a été fait appel à la direction des mines et de l'industrie pour solutionner le problème du glissement de terrain. La construction d'un mur de soutènement en vue de la stabilisation du site est à l'étude, nous a-t-il précisé. Pour ce qui concerne le relogement des habitants menacés par l'effondrement de leur construction, plusieurs options ont été retenue, ajoutera notre interlocuteurs en soulignant que la mairie est prête à céder à titre gracieux un terrain d'assiette pouvant abriter une dizaine de logements. Mais le financement des constructions risque de constituer un sérieux obstacle pour ces habitants au revenu très modeste, faut-il le préciser. À ce titre, nous dira ce responsable, la solution envisagée est celle d'un montage financier pour la réalisation de ces logements mettant à contribution divers organismes, dont l'agence foncière, la mairie de Didouche Mourad et la daïra de Hamma Bouziane.