Cette histoire de glissement de terrain, qui remonte à 2001, lors de travaux de terrassement, n'est pas près de connaître son épilogue. En dépit de tous les risques signalés depuis des années et les multiples rapports établis par les services de la DUC, les autorités locales sont restées insensibles aux doléances des habitants de la cité des 116 logements évolutifs à Didouche Mourad. Une dizaine d'habitations de cette cité, attribuées en 2000 dans le cadre du programme de wilaya et érigées sur une butte surplombant la zone industrielle Aïssa Benhmida sont, en effet, menacées d'effondrement suite à un important glissement de terrain provoqué par des travaux de terrassement en 2001 de la briqueterie SAFCER, située en contrebas. Les habitants de ce lotissement n'ont eu de cesse, depuis, d'alerter l'opinion publique sur le danger omniprésent qui plane sur eux, vivant la mort en sursis depuis une décennie. Il nous a été d'ailleurs donné de constater sur place l'ampleur des dégâts occasionnés par lesdits travaux de terrassement qui ont fortement fait bouger le sol de nature argileuse, mettant en danger d'écroulement immédiat 10 logements de la cité, numérotés de 58 à 67. A signaler que deux d'entre eux ont été évacués suite à l'effondrement des murs porteurs sous un double effet, de l'affaissement de terrain et des intempéries, et en cas de fortes pluies, d'autres effondrements sont à craindre d'autant qu'aucune mesure préventive n'a été prise à ce jour. Les habitants signalent en plus la rupture des canalisations principales d'AEP et d'évacuation des eaux usées de la cité, ce qui laisse planer le risque permanent d'une cross-connexion. Notons cependant que l'entreprise SAFCER avait entamé la construction d'un mur de soutènement en mai 2006 pour tenter de juguler le phénomène de glissement de terrain, mais les travaux ont été interrompus avant l'achèvement du mur en question, affirment les représentants des habitants. Ces derniers se disent d'autre part ouverts à toutes les propositions, y compris au transfert des ceux habitant les constructions menacées vers un autre site. Lors de la visite du wali à Didouche Mourad, au début de l'année, celui-ci les avait chargés de soumettre une proposition de choix de terrain concrète pouvant servir à l'implantation d'une dizaine de logements évolutifs. Une correspondance avait été adressée aux autorités locales, précisent les habitants, dans laquelle ils soumettent la proposition de construction de 10 logements sur le terrain d'assiette ayant servi à l'ex-base vie Sonatiba, appuyée par un plan d'implantation prenant en compte les avantages que présente le site en matière de coût et de viabilisation. Cette proposition, aussi bien que plusieurs correspondances adressées au chef de daïra et au wali, sont restées lettre morte. Un habitant d'un des logements menacés, ajoutera : «Après avoir frappé à toutes les portes, certains d'entre nous, par crainte d'un effondrement, ont préféré déménager et vivent désormais chez des proches, alors que nous avons tout investi dans ces logements. Les solutions pourtant existent, pour peu que les autorités concernées veuillent bien nous écouter. Nous sommes disposés à étudier toute solution de relogement sérieuse.»