D'après des informations recueillies sur place, près de 400 malades sont en attente de séances de radiothérapie, nonobstant les malades listés au service de chimiothérapie du CHU de Constantine où, rappelons-le, affluent par centaines des patients transférés des quatre coins de l'Est et du Sud- est algérien. Saturé à l'extrême, ce service qui a de plus en plus de mal à assumer ses obligations, serait de ce fait au bord de la rupture, malgré la débauche d'énergie déployée par le personnel pour tenter de faire face à une demande en hausse exponentielle. Résultat des courses, les malades n'hésitent plus à manifester leur mécontentement, comme nous l'avions d'ailleurs constaté de visu à l'intérieur et aux abords du centre d'oncologie. La détresse se lit sur les visages, notamment chez les patients venus de loin, parfois sans ressources et obligés d'endurer les aléas, en particulier quand ils se retrouvent confrontés à un refus d'admission justifié par les services compétents par le manque de lits ou une panne des équipements, comme cela semble être actuellement le cas s'agissant des équipements de radiothérapie. Un ras-le-bol répercuté fatalement par le porte-parole patenté des malades, l'association Oncologica, où aboutissent chaque jour des S.O.S émanant de malades plongés parfois dans les abysses du désarroi. Tiraillée de toutes parts, cette association dont on ne dira jamais assez l'engagement et les aides apportées aux malades, peine à trouver des solutions idoines aux problèmes vécus par la cohorte de souffrants en quête d'une main tendue, à défaut d'une prise en charge efficiente. Cette situation devant laquelle l'administration s'est montrée impuissante en raison des difficultés rencontrées pour s'approvisionner en pièces nécessaires à la maintenance des équipements, n'est pas passée sans provoquer des conséquences morales graves pour certains malades. Ainsi, dans la nuit de mardi à mercredi, un homme de 58 ans, originaire de la wilaya de M'sila, est décédé après avoir fait une chute du deuxième étage, a-t-on appris auprès de sources dignes de foi. Selon les mêmes sources, la malheureuse victime en serait arrivée à ce geste extrême suite à un état dépressif profond imputé, toujours selon nos sources, à une panne prolongée des équipements de radiothérapie. Accablé par une lourde pathologie, le défunt aurait cristallisé un espoir de guérison autour de la radiothérapie. Par ailleurs, d'autres sources du même service avancent la thèse de l'accident dont les circonstances demeurent encore inconnues. Seule l'enquête ordonnée par le procureur de la République pourra déterminer les causes exactes de ce drame qui n'a pas manqué de jeter l'émoi parmi le personnel du CAC.