Ville monotone et culturellement morte depuis toujours, El Milia a vibré, l'espace d'une nuit, au rythme des chants et des danses africains à l'occasion de la venue, jeudi dernier, dans le cadre du Panaf 2009, de deux troupes musicales du Malawi et du Mali, et de trois chanteurs algériens. Ces derniers se sont produits, faute de salle ou d'espace adéquat, dans la cour du lycée Houari Boumediène, durant presque trois heures, devant des jeunes et quelques familles, venues apprécier la musique raï et staifi, ainsi que les tam-tams et les chants et danses africains. D'abord, ce sont Cheba Cylia et ses compères, les chebs Wahid et Tilalo, qui ont ouvert le bal par des chansons du répertoire déjà connu, mais toujours apprécié du public, avant que ce dernier ne succombe au charme des tam-tams d'une troupe malienne. Celle-ci, « Africa percussions », est un groupe composé de huit musiciens, dirigé par une manager française habitant au Mali, qui dansent en même temps qu'ils jouent des percussions. Les instruments utilisés sont purement traditionnels pour un genre de musique très particulier au Mali, selon la manager. Le public a su apprécier cette musique rythmée par des danses et des percussions, qui ont mérité des applaudissements et un standing ovation ; 19 membres d'un groupe venu du Malawi, appelé « Chichiri cultural troupe », a pris le relais pour offrir un plateau de danses et de chants au rythme d'une musique purement africaine. Celle-ci est en fait une combinaison de danses et de chants des trois régions du Malawi, selon le chef du groupe.