Lors d'un point de presse pour les sites internet d'opposition, l'ex-président du Parlement a rappelé que le Guide nommait directement ou indirectement les 12 membres du Conseil des gardiens de la Constitution, instance chargée de valider les candidatures aux élections et les résultats. M. Karoubi, candidat à la présidentielle de 2009, participait à cette conférence de presse aux côtés de Mir Hossein Moussavi, autre dirigeant de l'opposition et ex-candidat au scrutin. Le régime iranien «devrait aller de façon rationnelle vers une presse libre, des élections libres et le respect des droits du peuple, mais c'est le contraire qui se passe», a ajouté M. Karoubi. Ali Khamenei, la plus haute autorité de la République islamique, nomme directement six membres du Conseil. Les six autres sont nommés par le chef de l'Autorité judiciaire, lui-même désigné par le Guide. Ce dernier a apporté, depuis le début de la crise, un soutien sans faille au président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, malgré les manifestations à répétition qui ont secoué Téhéran et d'autres grandes villes entre le 12 juin, date de la réélection de M. Ahmadinejad, et décembre. Les violences, en marge des défilés, ont fait 36 morts selon les autorités, 72 selon l'opposition. Plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées. MM. Moussavi et Karoubi, ainsi que dix groupes d'opposition qui contestent le résultat du scrutin présidentiel ont annulé jeudi leur appel à manifester samedi, car n'ayant pas reçu d'autorisation des autorités. A l'occasion de ce premier anniversaire, l'opposition a renouvelé son appel à plus de liberté et de démocratie, mais a renoncé à manifester pour éviter de déclencher une nouvelle vague de répressions. Le régime «fait taire le peuple, ferme les médias, organise des élections comme celles que nous avons vues l'an passé et remplit les prisons», a renchéri Mir Hossein Moussavi. «La libération sans condition des prisonniers politiques, la liberté de la presse, des élections libres sont les revendications minimales du ‘‘mouvement vert'' rassemblant l'opposition réformatrice», a rappelé Zahra Rahnavard, épouse de M. Moussavi, sur le site internet de l'ancien Premier ministre. MM. Karoubi et Moussavi ont rappelé vendredi qu'ils ne remettaient pas en cause les fondements du régime islamique, mais déploraient plutôt une «dérive» du pouvoir par rapport à la Constitution et aux idéaux de la révolution. «Je suis un partisan ferme de la République islamique», a rappelé M. Karoubi, affirmant que «si la Constitution était appliquée, beaucoup de problèmes seraient réglés».