L'Algérie a enfin sa carte des risques sismiques. C'est ce qu'a révélé hier le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, lors d'une cérémonie de finalisation de stations sismologiques entrant dans le cadre de la coopération algéro-chinoise dans le domaine de la sismologie. « Aujourd'hui, nous pouvons affirmer que nous disposons d'une carte de risques sismiques en Algérie, particulièrement au nord du pays et dans les Hauts-Plateaux qui sont les plus exposées aux tremblements de terre », a indiqué le ministre, qui n'a pas manqué de faire l'éloge de ce travail réalisé par une équipe d'ingénieurs et de techniciens du CRAAG dans le cadre de la coopération avec la CEA (administration chinoise des séismes). M. Zerhouni a précisé que « c'est une carte crédible et précise, fruit d'un travail important fait dans l'anonymat ». Tout en la qualifiant d'« essentiel et basique », il a en outre souligné que « ce n'est pas un travail isolé » puisque, selon lui, « la carte des risques en matière d'inondations et celle des risques industriels vont constituer un élément de base pour la mise en place d'un système de prévention des risques au niveau national ». Selon le ministre de l'Intérieur, ces cartes d'évaluation des risques vont avoir un effet direct sur les grandes orientations de l'aménagement du territoire. « Grâce à ce travail, nos citoyens seront informés sur les zones où il faudra éviter de s'installer et de construire et sauront aussi quelles sont les zones où les installations les plus importantes pourront être prévues », a-t-il précisé. L'importance de cette carte réside aussi dans les possibilités qu'elle offre dans l'implantation des moyens de premiers secours. En effet, selon M. Zerhouni, cette carte permettra de mesurer l'ampleur des risques sismiques et aidera les services de la Protection civile dans le choix du type de moyens d'intervention qu'il faudra déployer à travers le territoire national. « Grâce à ce travail réalisé par le CRAAG, nous allons accélérer deux actions : la mise en place des moyens de notre Protection civile et la formation et la mobilisation des collectivités locales », a expliqué le ministre. Ce dernier annonce dans ce cadre la tenue, dès l'automne prochain, d'une série de séminaires dédiés à la formation dans le domaine de la prévention des risques majeurs au profit des walis, des chefs de daïra et des présidents d'APC. Cela étant, la rencontre d'hier a été marquée également par la finalisation de l'installation de la nouvelle centrale sismique, en complément du réseau algérien de surveillance sismique déjà existant. Selon les explications fournies par le directeur général du CRAAG, Abdelkrim Yelles, la combinaison des deux réseaux a pour but majeur de permettre une détection, en temps réel, des événements et une réduction du temps d'intervention des secours. « Des stations sismologiques ont été installées dans plusieurs régions du pays connues pour leur activité sismique », a-t-il révélé. Selon M. Yelles, cette nouvelle acquisition permettra de « faire des recherches à même de détecter les failles pouvant déclencher des séismes ». Le responsable du CRAAG a fait état de l'existence d'un « grand projet » qui sera lancé à l'avenir pour pouvoir disposer d'éléments d'informations « plus précises » sur l'activité sismique en Algérie. De son côté M. Liu Yuchen, directeur adjoint de l'administration chinoise des séismes (CEA), a indiqué que la finalisation du réseau d'installation de stations sismologiques traduit « les grandes avancées » réalisées par l'Algérie dans le domaine de la surveillance et de la prévention des catastrophes naturelles.