Finalement, aucun compromis heureux n'a été trouvé, dans la soirée d'avant-hier, lors des deux réunions auxquelles ont pris part, outre le PDG de Sider El Hadjar, le secrétaire général de l'union de wilaya (UGTA), le directeur de l'emploi, celui de l'énergie et des mines ainsi que des représentants des contractuels CTA. Maatallah Chemseddine, le PDG de Sider El Hadjar, campe toujours sur sa position, selon les négociateurs, et ne veut rien entendre sur la confirmation des contractuels, recrutés dans le cadre du dispositif d'emploi CTA et CDD. Mieux, il a poursuivi en justice le secrétaire général du syndicat de l'entreprise, fraîchement élu, et une vingtaine de jeunes diplômés parmi les manifestants qui réclament des Contrats à durée indéterminée (CDI). Ce qui a attisé la colère de ces derniers dont les rangs ne cessent de grossir, atteignant, hier, plus 700 sur les 1020 jeunes diplômés, avons-nous constaté sur place. Et si par acquis de conscience le syndicat de l'entreprise a invité les grévistes à libérer la voie ferrée pour permettre le redémarrage du HF, il n'en demeure pas moins que les jeunes protestataires, qui ont obtempéré, ont poursuivi leur mouvement de contestation. En effet, de quelques dizaines, ils étaient hier plusieurs centaines à marcher, en guise de démonstration de force, depuis les différents ateliers de l'usine jusqu'au portail de l'entrée du complexe. Ils scandaient : «Bouteflika rana chabab dhahaya el PDG» (Bouteflika nous sommes des jeunes victimes du PDG, ndlr), et leurs cris ont résonné jusqu'au fond des différents ateliers. Et puisque les représentants de la presse ont été interdits d'accès au complexe pour connaître la position de l'administration par rapport à ce conflit, les jeunes manifestants n'ont pas hésité à dénoncer le comportement de leur PDG. «Il méprise notre syndicat fraîchement élu, notre SG de l'union de wilaya et, par ricochet, Sidi Saïd, le SG de l'UGTA. Il oublie qu'ils défendent une cause juste, la nôtre. Cependant, nous lui rappelons qu'il est derrière plusieurs recrutements non prioritaires, dont la mission peut être assurée par nous-mêmes. Ces nouvelles recrues sont payées entre 40 000 DA et 60 000 DA, parmi elles il y a le fils d'un magistrat. Et lorsqu'il s'agit de nous, il prétexte avoir des instructions venues d'en haut pour que nous restions toujours dans une situation précaire. Nous exhortons le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, d'instruire son ministre Youcef Yousfi à l'effet de mettre fin à cette hogra qui n'a que trop duré. La situation de notre complexe est catastrophique et la stabilité sociale est un ingrédient indispensable pour y remédier», estiment-ils. En effet, les installations du complexe sidérurgique sont dans un état déplorable. Les pannes récurrentes sont le quotidien des sidérurgistes. Il en est ainsi de la PMA dont le même PDG, Maatallah Chemseddine, était le chef de projet avant son ascension fulgurante. Interrogé sur ce problème qui a fait l'objet d'une récente inspection ministérielle, l'un des jeunes employés a expliqué : «Lorsque notre PDG était le chef du projet de la PMA en 2015, il a supervisé la mise en place de deux roues-pelles combinées (Rep 201, Rep 202). Leur rôle est l'alimentation de l'agglomération (AG) n°2 en minerai homogène et bien traité. Il s'est avéré qu'elles sont non conformes par rapport au sol. Un problème latent qui menace d'un moment à l'autre l'arrêt de l'AG n°2 qui, à son tour, peut provoquer l'arrêt du HF n°2. On s'interroge actuellement sur quelle base il a pu être choisi pour cumuler le poste de président du conseil d'administration de Sider El Hadjar et PCA du nouveau complexe algéro-qatari EDS ?» A suivre…