Le complexe sidérurgique de Sider El Hadjar est depuis dimanche dernier à l'arrêt. Ni la mise en veilleuse du haut fourneau (HF) n°2 ni le dépôt de plainte par la direction générale contre 20 d'entre eux pour «atteinte à des biens publics et les installations du complexe» n'ont pu décourager les sidérurgistes diplômés à revenir sur leur décision de bloquer la production jusqu'à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. Il a fallu l'intervention de Réda Djemai, le secrétaire général du syndicat de Sider El Hadjar, pour que les grévistes libèrent la voie ferrée menant du HF aux autres ateliers de l'usine. Mais les installations ne tournent toujours pas pour d'autres problèmes techniques. «Ils ont répondu favorablement à mon appel de libérer la voie ferrée», confirme le chef de file des syndicalistes. Parallèlement, un représentant de la fédération des métallurgistes a été dépêché hier à Annaba par Sidi Saïd, le secrétaire national de l'UGTA, à l'effet de tenter de désamorcer ce conflit. Aux côtés de Fritah Kamel, le secrétaire général de l'union de wilaya de Annaba, ils se sont réunis autour d'une table de négociations avec le PDG de Sider El Hadjar. Après une première rencontre qui s'est achevée en queue de poisson, les envoyés spéciaux des syndicalistes ont été conviés, hier après-midi, à une ultime réunion. A cette dernière, cinq représentants des diplômés grévistes ont allongé la liste des participants. Ils étaient appelés en renfort pour défendre les intérêts de leurs pairs face à la direction générale. «Notre revendication est légale. Après plusieurs années d'essai, nous exigeons des contrats à durée indéterminée (CDI) dans nos postes de travail respectifs. Le PDG, Chemseddine Maatallah, nous a renvoyés aux calendes grecques, préférant l'affrontement au dialogue. Ce qui atteste de l'absence d'un esprit managérial, indispensable pour dénouer les conflits dans le milieu professionnel», estiment les jeunes diplômés protestataires qui, face au siège de la direction générale, se sont massés à l'affût de la moindre décision sur le sort qui leur sera réservé à l'issue de cette rencontre. A l'heure où nous mettons sous presse, rien n'a filtré des murs de la direction générale de Sider El Hadjar. Par ailleurs, les disparités salariales et la gestion de la carrière des travailleurs par la direction des ressources humaines (DRH) de Sider El Hadjar sont d'autres problèmes que dénoncent des cadres sidérurgistes. Il en est ainsi de l'encadrement technique de l'entreprise qui, avant même que le débrayage des jeunes diplômés ne soit déclenché, ont saisi la direction technique. «Nous réclamons l'alignement des salaires de base avec l'encadrement qui a été récemment recruté. Nous vous informons que la moyenne d'expérience acquise au sein de notre entreprise est de 15 ans minimum. De ce fait, nous demandons la valorisation de notre expérience et savoir-faire que nous avons prouvé durant notre carrière», lit-on dans une correspondance datée du 12 novembre dernier, adressée par des chefs de projets au directeur technique de Sider El Hadjar. A suivre…