L'accord entre l'Inter Milan et l'attaquant du FC Barcelone, Samuel Eto'o, annoncé jeudi par les médias italiens, devrait permettre à l'attaquant suédois, Zlatan Ibrahimovic, d'effectuer le chemin inverse. Eto'o a été poussé dehors par son entraîneur Josep Guardiola, qui ne voulait déjà pas de lui la saison dernière. « Je comprends parfaitement que les gens cherchent le pourquoi. C'est un joueur merveilleux. Alors pourquoi ? Question de feeling, question de sensation », a déclaré « Pep » lundi. « Je sens que c'est la meilleure chose pour l'équipe, pour le club ». Eto'o, dont le contrat avec le Barça aurait pris fin en 2010, serait bien resté en Catalogne mais les dirigeants catalans lui proposaient une prolongation de deux ans avec les mêmes conditions salariales. Et c'était avant la prise de position de Guardiola. Ibrahimovic ne part a priori pas pour l'argent, puisqu'à Milan, sous contrat jusqu'en 2013, il était le joueur le mieux payé d'Italie ( 11 M. euros net par an). En fait, les trois éliminations successives en C1 l'ont profondément marqué, lui qui rêve de remporter l'épreuve et de lutter d'égal à égal avec les Messi, Drogba et autre Cristiano Ronaldo pour le Ballon d'or. A ses yeux, il est évident que le Barça, champion d'Europe en titre, lui offre bien plus de chances de remporter la C 1. Eto'o est, à 28 ans, un extraordinaire buteur : 30 buts en Liga la saison dernière (2e meilleur buteur derrière Forlan), 26 buts en 2005-06 (« pichichi ») et 24 en 2004-05. Il avait moins marqué en 2006-07 et 2007-08 mais est resté blessé longtemps ces deux saisons. Il n'a pas loupé ses deux sommets, ouvrant à chaque fois le score en finale de la Ligue des champions : en 2006 contre Arsenal (victoire 2-1) et cette année face à Manchester United (victoire 2-0). Ibrahimovic est devenu, dès son transfert de la Juve en 2006, « la » star de l'In- ter : spectaculaire, puissant, technique et buteur régulier (15, 17 et 25 buts en Série A ces trois dernières saisons ; 66 en 117 matches toutes compétitions confondues). Il fut décisif dans la conquête des trois scudetti d'affilée (2007, 2008, 2009). Seul souci : il n'a jamais réussi à être à la hauteur de sa réputation en Ligue des champions. Depuis 2007, l 'Inter a toujours été éliminé en 8e et « Ibracadabra » n'a jamais été magique contre Valence, Liverpool puis Manchester. Cela n'entame pas un ego bien trempé. Sur le terrain, il n'hésite pas à s'en prendre à un adversaire qui le marque de trop près, voire à un coéquipier qui a oublié de le servir. A Milan, Eto'o doit retrouver un grand club qui entend jouer sur tous les tableaux. En revanche, deux choses vont changer par rapport au Barça : la philosophie de jeu, Mourinho privilégiant nettement l'efficacité au spectacle, et, surtout, la pression. Fort de ses deux victoires en Ligue des champions (2006, 2009) et de ses buts dans chacune des deux finales, il sera particulièrement attendu, à charge pour lui de démontrer qu'il peut permettre à l'Inter de remporter enfin un trophée qui lui échappe depuis 1965.