Un passavant imposé par les autorités civiles et militaires pour lutter contre la contrebande. Cependant, cette autorisation dictée par l'instruction ministérielle n°06-05 du 23 août 2005, assujettissant tout commerçant à déclarer sa marchandise au niveau du carrefour 35, continue de susciter des mécontentements dans les daïras frontalières (Maghnia, Ghazaouet, Nedroma, Béni Boussaïd et Bab El Assa entre autres…) «C'est tout simplement une manière de ralentir le commerce dans cette région et de jeter l'opprobre sur tous les citoyens de cette région, sans distinction», affirment, dépités, des commerçants qui refusent d'être assimilés à des trafiquants. En fait, les habitants de cette région ont du mal à comprendre et à accepter que les pouvoirs publics aient érigé des «barrières» à 35 km des véritables frontières avec le Maroc. «C'est simple, pourtant, pour lutter contre le trafic, il faut surveiller les frontières», suggèrent des citoyens. Les exemples des conséquences fâcheuses de cette instruction sont légion : des commerçants se sont vus condamner à la prison, à la saisie de leurs camions et de la marchandise (de la limonade locale) et à de fortes amendes. «Mon oncle a écopé d'une amende de 7 millions de dinars et il est actuellement dans un état de santé inquiétant, généré par le choc», raconte un citoyen en rappelant les faits : l'oncle était dûment détenteur de cette fameuse autorisation (le passavant) lorsqu'il acheminait son produit de Tlemcen vers Maghnia. Son véhicule tombe en panne et ce n'est que le lendemain, une fois la panne réparée, qu'il a repris le chemin de la ville frontalière avec la même autorisation. Malheureusement, l'autorisation est délivrée journellement et voilà qu'il est rattrapé par la loi. «C'est bien de lutter contre la contrebande mais cette circulaire soumet la population de la bande frontalière à une sorte de diktat et on a le sentiment de porter sur notre front la mention suspect», déplorent de nombreux citoyens.