Cette rencontre scientifique a ciblé les techniciens supérieurs de la santé et les médecins chargés du suivi d'urgence des personnes victimes de morsures de chiens et de chats errants. Si la saison des grandes chaleurs est propice aux pathologies à transmission hydrique et aux maladies diarrhéiques, elle est aussi la période où les cas de rage, suite aux morsures de chiens et chats, sont fréquents en milieu urbain, plus particulièrement. Rien que pour le premier trimestre 2010, 59 cas de morsures de chiens ont été recensés dans les localités d'El Affroun et de Oued Djer, alors que dans la commune de Mouzaïa, 57 personnes se sont présentées au service des urgences pour un suivi vaccinal antirabique. La commune de la Chiffa et ses environs ont enregistré 22 victimes de morsures de chiens, alors que dans l'agglomération de Aïn Romana, l'on signale 14 autres cas. A Oued El Alleug et à Beni Tamou, on dénombre, respectivement, 47 et 21 personnes (entre adultes et enfants) mordus ou griffés par des chiens errants et potentiellement porteurs du virus de la rage. Au total, 220 cas ont été enregistrés à ce jour. Comparativement à l'année écoulée, où 138 cas ont été signalés, les chiffres du premier trimestre de l'année en cours sont alarmants. Plus grave encore, un jeune homme est décédé en février dernier à Oued El Alleug, après avoir été mordu par un chien enragé. Selon nos sources, la victime n'avait pas respecté le schéma de la vaccination antirabique, ce qui lui a été fatal, malgré tous les efforts fournis par le personnel médical et paramédical du centre vaccinateur. «Le vaccin est disponible 24h /24 au niveau des structures des urgences des différentes polycliniques, relevant de l'EPSP Mouzaïa», affirme un médecin, avant de poursuivre : «En cas de rupture de stock, l'unité de vaccination antirabique assure la relève.». Il faut dire que le coût du traitement antirabique est excessivement cher, puisque le vaccin pour une seule personne, coûte 200 000 DA. «Parfois, le patient rate une ou deux injections, ce qui nous oblige à reprendre du début le protocole de la vaccination.», soutient notre interlocuteur. Une campagne de prévention et de sensibilisation de la population contre les dangers, souvent mortels, de morsures, griffes et même des lèchements par des chiens ou de chats reste le moyen le plus sûr pour éviter le pire. Quant à l'abattage de chiens, moyen efficace de lutte, il doit être soutenu et ne pas se limiter à une période ponctuelle, comme cela se passe dans la commune de Mouzaïa. «Les APC dans les daïras d'El Affroun et de Mouzaïa, ne procèdent que très rarement à des opérations d'abattage des chiens errants et de dératisation», regrette notre interlocuteur.