L'été s'installe dans la canicule, les feux dans les forêts et les baigneurs dans le doute. Durablement. Et comme toujours, la population lambda, désormais habituée aux coups cycliques du mauvais sort, plie le dos ou ce qu'il lui en reste pour affronter l'autre mois chaud de l'année et les autres échéances qui s'annoncent en saison des congés. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à faire un tour du côté des urgences médicales. Si ce n'est pas la température excessive qui pousse le citoyen malchanceux, vieux ou non, peu importe, vers les admissions à des lits d'hôpitaux manquant de l'essentiel, le médicament, c'est la mer, soi- disant bleue qui l'y oblige et en… rangs serrés s'il vous plaît. Les comptes rendus de la presse régionale et nationale dressent régulièrement des bilans qui, hélas, ne sont pas près de se refermer. Le mois d'août est encore là pendant trente et une longues journées où il sera encore question de canicule, de feux de forêt, d'eau de mer douteuse et de prix de produits de large consommation excessifs parce que, semble-t-il, le farniente, ou ce qui lui ressemble, justifie tous les excès, d'autant que le Ramadhan, arrivant en clôture à l'arrière-porte de la saison, s'annonce pour approuver les excès, tous les excès charriés par l'été. Pour se perpétuer, les nouvelles douloureuses ont besoin de relais offerts par le calendrier. Du côté officiel, on donne l'air de ne pas trop s'affoler. Et pour preuve, aussitôt plié l'événement du 2e Festival culturel panafricain organisé pour atténuer les affres des coups de soleil et autres incendies du patrimoine forestier, on a consacré un Conseil des ministres pour décider d'un nouveau week-end qui viendrait remplacer l'ancien, jugé sur le tard, moins conforme à la marche du temps présent. Une décision de réaménagement du temps hebdomadaire accompagné par d'autres reconfigurations administratives que l'on fixera après. Sur un agenda gouvernemental qui sera précisé ultérieurement. De préférence après les congés de l'autorité compétente, après août, après la canicule et ses contrariétés, après le Ramadhan et ses prix qui donnent de mauvaises idées à la populace, des idées d'étés toujours pourris, de forêts effacées à jamais et de mers semées à l'année de nouvelles peu réjouissantes.