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Constantine. Musée de Cirta : Spicilège de la mémoire d'une cité millénaire
Publié dans El Watan le 15 - 08 - 2010

Lieu de dévoilement et de restitution de parcelles importantes du passé, le musée est par excellence un espace mémoriel requérant une attention particulière. Cœur de la cité, mais encore, il est l'âme de sa communauté, donnant corps, à travers les richesses qu'il enfouit et la générosité de ce qu'il expose, à l'identité fondamentale de cette communauté. Fresques, mosaïques, toiles et sculptures, ossements et pierres fossilisées, fragments de traces voyageant à travers le temps pour venir nous proposer par bribes coruscantes, délicates et dans un décor somptueux, l'unique possibilité de remonter jusqu'à la matrice des origines, de mettre en évidence et de rendre visibles ces parcelles précieuses et ne souffrant d'aucune variation essentielle, de notre mémoire commune et de notre moi identitaire. Constantine, cité pittoresque, célébrée par les belles lettres des plus éminents auteurs et magnifiée par l'auguste glose de bardes insignes, cité de résistance et de bravoure, terre des héros, elle est un musée à ciel ouvert.
L'historiographie muséale de la ville retiendra, en plus des nombreux sites archéologiques alentours, tel le tombeau du roi numide Massinissa, ou les vestiges de Tiddis, une vue imprenable à l'enchantement féerique, s'ouvrant sur les abords des précipices de ce Rhummel en consomption infinie, déroulant en un sourd soliloque et au pied de ce roc tendu vers les cieux majestueux les restes d'un filet cerné des douloureux, mais combien beaux, escarpements du Vieux-Rocher. Compter aussi, dans ce même élan esthétique, les arcs et la sinuosité spectaculaires du pont Sidi Rached, l'ingénieuse imbrication des maisons de la Médina séculaire et en arrière-plan, l'imposant Monument aux morts.
Trésors
Ce panorama fabuleux constitue toute la quintessence et l'identité spécifique de cette cité millénaire. Perchée haut sur le plateau du Coudiat (Koudiet Aty), l'imposante bâtisse du musée Cirta se décline par une monumentalité architecturée dans un style de villa gréco-romaine. Ces proportions lui confèrent un aspect marqué par la simplicité et la fluidité des ses traits. Marches en marbre blanc nacré, surmontées par quatre longues colonnes faisant office d'entrée, portail en ferronnerie finement ciselée, donnant sur un petit patio carré à la luminosité manifeste, agrémenté d'une franche verdeur de quelques plantes et entouré de colonnes.
L'accès à l'intérieur de l'édifice s'ouvre sur des marches en marbre qui débouchent sur un palier avec des couloirs et en face une grande salle d'exposition au centre de laquelle une superbe mosaïque est étalée à même le sol. A l'étage, une galerie qui fait le tour de l'édifice et dont les murs sont couverts d'une multitude de vitrines et de tableaux, racontant, à qui veut bien prêter l'attention, ce que jadis fut. Au centre de ces couloirs, se dressent des statues et des pierres aux bas reliefs qui font ressurgir des histoires passées, des histoires à rester éveillé, et SVP debout. Mais le plus gros de ce trésor est (en)terré dans la pénombre des caves poussiéreuses du musée, par faute d'espace, mais aussi par le peu d'intérêt, affiché par les officiels à l'endroit de cet héritage des anciens et de notre identité commune.
Et c'est ainsi que les restes mémoriels et le patrimoine historique des Algériens, des générations futures et de toute l'humanité même, restent pendants, pour leur protection et leur sauvegarde, d'un travail de recherche à la permanence affichée et soutenue. Il dépend également de l'élaboration urgente d'un fichier national exhaustif des richesses muséales, ou sinon alors, l'oubli, puisqu'il advient souvent, causera inéluctablement la déperdition et fomentera cette incommensurable altérité qui ébranle la mémoire de l'être le plus constant, le privant à jamais de ses véritables repères.
La plus riche collection archéologique d'Afrique
Construit sur une ancienne nécropole numido-punique, le musée ouvre ses portes en 1931 sous le nom de musée Gustave Mercier, à l'initiative de la Société d'archéologie de Constantine fondée en 1852. Les plans ont été conçus par l'architecte Castelet. Le musée s'étend sur une superficie de 2100 m2 auxquels s'ajoutent 900 m2 de jardin. Il fut rebaptisé en juillet 1975 au nom de l'ancienne appellation de la ville Cirta, et en 1986, il est institué par décret n°06-134 musée national. A l'intérieur, le Musée national Cirta est désormais subdivisé en trois sections. La plus importante est celle réservée à l'archéologie au vu de l'impressionnante collection qui y existe, l'une des plus importantes d'Afrique étant constituée de milliers de pièces. 12 salles sont réservées à une partie de cette collection. La deuxième section, celle des Beaux-Arts, contient, quant à elle, une prestigieuse collection de tableaux et de sculptures allant du XVIIe au XXe siècles. La section ethnologie renferme des pièces antiques ; tapis, cuivre, armes à feu, manuscrits… Notons enfin que la majeure partie des collections du musée sommeille dans les réserves, vu son exiguïté.
Accès des personnes handicapées au musée
Saddek Kebir, notre éminent conteur, lors de sa visite à Constantine en mai dernier, dans le cadre d'un projet de formation théâtrale incluant des handicapés moteurs et des non-voyants notamment, avait prévu, entre autres actions retenues dans son programme de formation, d'aiguiser la sensibilité de ses élèves en les confrontant à décortiquer les différentes étapes entrant dans la composition d'une œuvre picturale. Le groupe, par un beau matin bien ensoleillé, se dirigea vers le musée Cirta, mais à l'étonnement de tous, journalistes y compris, notre conteur souleva un tollé, qui dirons-nous, était voulu. En effet, comment un handicapé sur sa chaise roulante peut-il monter les marches pour accéder au musée, et comment penser qu'un non-voyant n'a pas le droit de passer sa main sur une sculpture ou un bas-relief pour ressentir l'art et le beau ? La question vaut bien son pesant d'intérêt, tant elle nous ouvre les yeux sur nos méfaits. Saddek Kebir voulait par cette initiative attirer l'attention des responsables, mais aussi celle de la société civile sur ce pénible interdit qui confine cette frange de la société dans une marginalisation totale. Pourtant, à chaque journée nationale ou mondiale qui célèbre les handicapés, la société civile et les autorités ne lésinent pas sur les mots pour décréter leur solidarité soi-disant «indéfectible» à l'égard de ces personnes. Mais la réalité est tout autre, car les maillons de cette chaîne de solidarité sont en réalité brisés, puisque l'année durant, l'indifférence et le mépris sont le lot quotidien supporté par cette frange qui fait pleinement partie du corps social et envers qui nous avons tous l'obligation de la soutenir, de la servir, mais aussi de l'honorer dignement. En attendant que les consciences de tout ce beau monde se débarrassent de leurs béquilles et affrontent leur véritable handicap, nous ne pouvons que leur souhaiter un prompt rétablissement, non sans l'obligation de passer par plusieurs séances de rééducation !


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